Coronavirus : la pandémie qui bouleverse la planète

Protocole sanitaire renforcé à l'école : des repas à emporter ? Ce que nous apprend l'exemple belge

Publié le 15 janvier 2021 à 18h06
JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

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Source : JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

RETOUR D'EXPÉRIENCE - Pour éviter les brassages entre enfants à l'heure du déjeuner, le panier-repas en remplacement de la restauration scolaire sera désormais envisagé dans certains cas. Comme c'est le cas en Belgique.

Cela faisait plusieurs jours que les cantines scolaires étaient dans le viseur du gouvernement, pour être des lieux à haut risque où les élèves se côtoient, sans masque, pour manger. Sans surprise, un renforcement du protocole sanitaire à l'école a été annoncé ce jeudi par le ministre de l'Éducation nationale, comprenant, entre autres, la possibilité de distribuer des paniers repas aux élèves pour éviter les brassages. 

"À l’école primaire les élèves d’une même classe mangeront tous les jours ensemble et à la même table", a ainsi déclaré Jean-Michel Blanquer. "Si cela n’était pas possible, les prises de repas seront allongées. En dernier recours on peut avoir la solution de repas à emporter."

Une alternative qui ne convainc qu'à moitié si l'on se fie aux réserves exprimées par certains durant la semaine écoulée. "Non... les élèves vont manger où ? Dans les classes ? Pff, fermez les écoles aussi ! Ras-le-bol de toutes ses bêtises", s'était notamment emportée une internaute. "Ben oui, tiens, fermons les cantines. Les élèves qui habitent à 30minutes de leur bahut en bus boufferont des sandwichs jusqu'à ce que le virus disparaisse magiquement", a-t-on pu lire sur le compte d'un autre. "Ou mieux, ces feignasses de profs leur feront la cuisine en classe."

"Si c'est pour accroître le brassage dans les classes, quel intérêt ?", avait quant à lui relevé Philippe Vincent, secrétaire général du premier syndicat des chefs d'établissement (SNPDEN).

"En Belgique, c'est la norme"

Des critiques que n'ont pas tardé à retoquer des Belges sur la Toile. "En Belgique, le sandwich à midi est la norme. Et avec le Covid, mangé en classe, effectivement. Pas très confort, ok, mais pas très grave dans ces circonstances il me semble, au vu du risque et des enjeux", a tenu à rappeler l'un d'entre eux. "Les cantines sont fermées depuis octobre et les enfants mangent un repas préparé par les parents dans leurs classes et pas de fermeture d’école", ajoute un autre. "Quand on veut on peut !"

Précisant que sa "petite-fille mange en classe depuis septembre", un troisième semble lui aussi plaider en faveur de ce compromis : "Mêmes contacts toute la journée. Ils portent tous le masque et les fenêtres sont ouvertes régulièrement. Aucun malade. La différence avec la France, c'est qu'ils mangent le repas principal le soir en famille."

"L'enseignant reste sur le temps de midi"

Si certains se veulent rassurants sur la mise en œuvre de cette solution en soulignant que dans "toutes les classes ici y a distanciation", d'autres pointent ses limites à moyen terme. "Depuis le dernier confinement en Belgique (mes enfants) rentrent car tout se fait dans la même classe (...) ça leur semble long", témoigne encore une mère. Or, dans les zones rurales, impossible de demander aux élèves qui habitent loin et dépendent des transports scolaires, de rentrer chez eux le midi. 

De même, alors que la question de faire appel à davantage de personnel à l'heure du repas a été soulevée en France, un énième échange de tweets franco-belge nous éclaire sur la façon dont cela se passe chez notre voisin. "En primaire c'est bien l'enseignant qui reste à l'école sur le temps de midi. C'est une habitude en Belgique. En temps normal l'enseignant fait déjà la cantine (sert les repas, surveille....). Ce n'est pas pensable pour lui de rentrer chez lui ou d'aller faire une course", peut-on lire.

À en croire les témoignages de professeurs dans la presse locale, l'organisation du déjeuner dans les écoles n'est toutefois pas toujours simple depuis que l'enseignement est passé en "code rouge". "Ça pose différents soucis. On a souvent des disputes en classe. Les classes sont totalement sens dessus dessous avec des crasses partout. Les femmes de ménage se plaignent", témoignait le mois dernier Xavier, professeur de mathématiques dans une école de Liège, pour RTLinfo. D'autres, attirent l'attention sur le fait que certains élèves, habitués aux repas chauds, sautent les repas.

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En Belgique, la prolongation du "code rouge" jusqu'aux vacances de février a été annoncée quatre jours après le retour en classe après les vacances de Noël. C'est cette mesure qui prévoit, entre autres, "les élèves doivent apporter leur repas et doivent manger avec leur groupe-classe" en primaire. En secondaire, les élèves doivent également apporter leur repas mais ces derniers "sont pris dans des locaux adaptés, entre membres du groupe classe et avec respect de la distance sociale entre chaque élève".


Audrey LE GUELLEC

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