CATASTROPHES - L'Iran a reconnu avoir tiré un missile "par erreur" sur un Boeing 737 ukrainien qui décollait de Téhéran. La catastrophe a fait 176 morts. Depuis 40 ans, plusieurs avions de ligne ont été abattus dans des circonstances similaires.
L'Iran est passé aux aveux et admet une "erreur impardonnable". L'armée iranienne a reconnu avoir abattu par "erreur" un Boeing 737 qui décollait de Téhéran mercredi 8 janvier. L'Iran regrette "profondément" ce crash, "une grande tragédie et une erreur impardonnable", a déclaré le président iranien Hassan Rohani. Ce n'est pas la première fois qu'un avion de ligne civil est abattu en plein vol. Depuis 1973, six catastrophes similaires ont eu lieu.
Le 21 février 1973
Un Boeing 727 de la compagnie Libyan Arab Airline, assurant la liaison Tripoli-Le Caire, est alors abattu par la chasse israélienne au-dessus du désert du Sinaï : 108 des 112 personnes à bord sont tuées. Le Boeing s'était égaré, et a été "intercepté" au-dessus de la péninsule, à l'époque occupée par Israël. Selon les autorités, l'avion avait refusé d'atterrir.
La nuit du 31 août au 1er septembre 1983
Encore un cas d'avion s'étant malencontreusement écarté de sa route, et encore un Boeing, cette fois de type 747. Un appareil sud-coréen de la Korean Air Lines (KAL) abattu par la chasse soviétique au-dessus de l'île de Sakhaline. Les 269 passagers et membres d'équipage sont tués. Moscou ne reconnaîtra sa responsabilité que cinq jours plus tard, sous la pression internationale et après une condamnation du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le 3 juillet 1988
Ce jour-là, c'est un Airbus A-300 de la compagnie nationale Iran Air, assurant la liaison entre Bandar-Abbas et Dubaï (Emirats arabes unis), qui est abattu peu après son décollage par deux missiles d'une frégate américaine patrouillant dans le détroit d'Ormuz : 290 personnes sont tuées. L'équipage de l'USS Vincennes, ladite frégate, affirmera avoir pris l'Airbus pour un chasseur iranien hostile. Téhéran obtiendra finalement des Etats-Unis un dédommagement de 101,8 millions de dollars.
Le 4 octobre 2001
Le premier cas emblématique du XXIe siècle implique un Tupolev-154 de la compagnie russe Sibir, qui assurait la liaison Tel-Aviv-Novossibirsk (en Sibérie occidentale). Il explose en plein vol au-dessus de la mer Noire, à moins de 300 km des côtes de Crimée (au sud de l'Ukraine). 78 personnes, en majorité des Israéliens, y trouveront la mort. Une semaine plus tard, Kiev reconnaîtra que la catastrophe était due au tir accidentel d'un missile ukrainien.
Le 23 mars 2007
Ce début de printemps est fatal à un Iliouchine appartenant à une compagnie aérienne biélorusse, abattu par une roquette peu après son décollage de la capitale somalienne Mogadiscio, alors en proie à une guerre civile, faisant 11 morts. Comble de l'ironie : l'appareil transportait des ingénieurs et des techniciens biélorusses venus réparer un autre avion... touché par un missile deux semaines plus tôt.
Le 17 juillet 2014
Le dernier cas en date implique encore un Boeing, de type 777. Un appareil de la Malaysia Airlines, assurant la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur (vol MH17) avec 298 personnes à bord (dont 196 Néerlandais), qui est abattu près de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. La région est alors déchirée par un conflit armé et contrôlée par des séparatistes pro-russes. Il n'y a aucun survivant. Les enquêteurs internationaux établissent en mai 2018 que l'avion a été abattu par un missile BUK de conception soviétique, en provenance de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk, dans le sud-ouest de la Russie. En juin 2019, ils annoncent poursuivre pour meurtres trois Russes et un Ukrainien, dont le procès s'ouvrira en mars 2020 aux Pays-Bas.