Sri Lanka : une situation toujours incertaine, le président va démissionner

LC. avec l'AFP
Publié le 10 juillet 2022 à 8h51

Source : TF1 Info

Le chef de l’État avait fui sa résidence officielle, avant qu’elle ne soit prise d’assaut par des manifestants.
Il a accepté de démissionner le 13 juillet, a déclaré le président du parlement, à la télévision, samedi.

La situation reste incertaine au Sri Lanka. Contraint à la fuite ce samedi après l'invasion de son palais présidentiel, Gotabaya Rajapaksa a finalement accepté de démissionner le 13 juillet "pour assurer une transition pacifique", selon les mots du président du parlement, Mahinda Abeywardana. C'est une victoire historique pour les manifestants qui réclamaient son départ depuis des mois et se sont rassemblés dans la journée par dizaines de milliers dans la capitale.

Centaines de milliers de manifestants

Face à la colère des manifestants, le chef de l'État a tout juste eu le temps de plier bagages quelques minutes avant que des centaines de Sri Lankais ne pénètrent sa résidence, où il avait déménagé en avril après l'assaut de son domicile privé. Escorté "dans un lieu sûr", le chef d'État a été évacué à bord d'un navire militaire vers les eaux territoriales au sud de l'île, selon une source de la Défense à l'AFP.

Deux proches du président ont, sans attendre, quitté les antres du pouvoir : le chef du service de presse, Sudewa Hettiarachchi et le ministre des Médias Bandula Gunawardana, alors à la tête du parti présidentiel. De son côté, le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a également tenté d'apaiser la situation, en convoquant en urgence une réunion de crise avec les chefs de parti d'opposition, durant laquelle il a aussi proposé sa démission. 

Mais cela n'a pas suffi à calmer l'exaspération des manifestants : plusieurs centaines d'entre eux ont aussitôt assiégé sa résidence, en son absence, et y ont mis le feu, sans faire de blessés.

Ce dimanche, les États-Unis ont exhorté les futurs nouveaux dirigeants du pays à "travailler rapidement" à des solutions pour restaurer la stabilité économique et répondre au mécontentement populaire. Dans leur viseur : lutter contre "les pénuries d'électricité, de nourriture et de carburant", a déclaré un porte-parole du département d'État.

Autrefois pays à revenu intermédiaire avec un niveau de vie envié par l'Inde, le Sri Lanka a été laminé par la perte des recettes touristiques consécutives à un attentat djihadiste en 2019 et à la pandémie de Covid-19. La crise, sans précédent depuis l'indépendance en 1948 de cette île de 22 millions d'habitants, a été aggravée, selon des économistes, par une série de mauvaises décisions politiques, dont le clan présidentiel au pouvoir depuis 2005 est accusé par la population.


LC. avec l'AFP

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