Crise des sous-marins : l'ambassadeur de France en Australie retourne à son poste

Publié le 7 octobre 2021 à 7h46

Source : JT 20h Semaine

DIPLOMATIE - Rappelé en France après la rupture du contrat de sous-marins, l'ambassadeur de France en Australie, Jean-Pierre Thébault, va retourner à Canberra. Philippe Étienne, ambassadeur français aux États-Unis, est lui déjà rentré à Washington.

L'ambassadeur de France en Australie, qui avait été rappelé à Paris après l'annulation d'un mégacontrat de sous-marins français, va rentrer à Canberra, a annoncé mercredi 6 octobre le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. "J'ai désormais demandé à notre ambassadeur de rentrer à Canberra", a déclaré le chef de la diplomatie française lors d'une audition sur la crise des sous-marins devant les commissions des Affaires étrangères et de la Défense de l'Assemblée nationale. Le ministre n'a pas précisé à quelle date Jean-Pierre Thébault retournerait à son poste.

Le retour prévu de l'ambassadeur a été salué par le gouvernement australien. Le ministre des Finances, Josh Frydenberg, a notamment déclaré qu'il espérait que les deux puissances pourraient maintenant "aller au-delà de nos récentes déceptions""Il est évident que les deux pays, la France et l'Australie, partagent un certain nombre d'intérêts communs", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Channel 9. "Alors, espérons que nous pourrons remettre cette relation sur les rails."

La France avait vivement réagi après l'annonce d'un partenariat stratégique entre les États-Unis, l'Australie et le Royaume-uni, avec pour corollaire l'annulation d'un contrat portant sur douze sous-marins avec Canberra. Dénonçant une "trahison", une "duplicité" et un "mépris" de la part de ses alliés, Paris avait, le 17 septembre dernier, rappelé ses ambassadeurs en Australie et aux États-Unis, un geste sans précédent envers ces deux pays.

"Deux missions" pour l'ambassadeur français en Australie

L'ambassadeur de France aux États-Unis, Philippe Étienne, est depuis rentré à Washington, le 29 septembre, à la suite d'une explication entre le président américain, Joe Biden, et Emmanuel Macron, par téléphone. Les deux chefs d'État, qui doivent se retrouver fin octobre à l'occasion d'un sommet du G20 à Rome, auront d'ici là un nouvel entretien téléphonique mi-octobre, a indiqué le ministre des Affaires étrangères.

De son côté, l'ambassadeur en Australie aura "deux missions", a détaillé Jean-Yves Le Drian. La première : "contribuer à redéfinir les termes de notre relation avec l'Australie à l'avenir et cette relation doit tirer toutes les conséquences de la rupture majeure de confiance avec ce gouvernement", a-t-il poursuivi. La seconde : "défendre fermement nos intérêts dans la mise en œuvre concrète de la décision australienne de mettre fin au programme des futurs sous-marins".

"Il va sans dire que la remise à plat de nos coopérations bilatérales n'aura pas d'impact sur notre détermination à rester pleinement engagés dans l'Indo-Pacifique", a par ailleurs souligné le ministre. Jean-Yves Le Drian a également estimé que l'Australie, en optant pour des sous-marins à propulsion nucléaire américains plutôt que pour la technologie française, faisait un "saut dans l'inconnu".

"Il y aurait beaucoup à dire, à la fois sur l'abandon de souveraineté que représente ce programme et sur le saut dans l'inconnu que constitue pour les Australiens le choix de recourir à une technologie qu'ils ne maîtrisent pas, qu'ils ne maîtriseront pas à l'avenir", a-t-il déclaré, estimant que le pays d'Océanie sera désormais "à la merci des évolutions de la politique américaine." Ils ont fait le "choix de la sécurité, justifié par l'aggravation des tensions actuelles avec la Chine, au détriment de la souveraineté", a-t-il martelé. "Je souhaite à notre partenaire australien de ne pas découvrir à l'avenir qu'il aura sacrifié les deux."


La rédaction de TF1info

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