Emmanuel Macron va proposer "un chemin de désescalade" dans la crise ukrainienne à son homologue russe, Vladimir Poutine.Le chef de l'État s'est entretenu ce lundi soir avec le président américain, Joe Biden, et plusieurs dirigeants européens.L'Élysée appelle également la Russie à clarifier ses intentions.
Emmanuel Macron veut jouer la carte de l'apaisement. Alors que la tension monte entre l'Ukraine et la Russie, et que les États-Unis ont placé jusqu'à 8500 militaires en état d'alerte, prêts à intervenir, le chef de l'État prône le dialogue. Ce lundi, l'Élysée a annoncé que le président de la République s'entretiendra "dans les prochains jours" avec son homologue russe Vladimir Poutine. Il compte lui "proposer un chemin de désescalade", a précisé l'Élysée. Dans ce contexte, l'ambassadeur Pierre Vimont, représentant spécial d'Emmanuel Macron pour la Russie, se rendra mardi à Moscou.
Sans attendre, les réunions ont déjà débuté. Le chef de l'État s'est entretenu ce lundi soir avec le président américain Joe Biden, en première ligne dans le conflit, mais aussi avec le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président polonais Duda, la présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen, le président du Conseil européen Charles Michel, et le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. Il se rendra mardi à Berlin pour "caler" la position française avec l'Allemagne "de manière très nette". "Il faut être d’accord sur ce qu'il faut faire si la situation devait s’aggraver", a détaillé l'Élysée.
La France, l'Allemagne, la Russie et l'Ukraine tiendront ensuite une réunion mercredi à Paris sur l'Ukraine au niveau des conseillers diplomatiques. Elle associera les conseillers d'Emmanuel Macron et d'Olaf Scholz, le vice-Premier ministre russe et émissaire du Kremlin pour les négociations de paix en Ukraine Dmitri Kozak, ainsi que le directeur de l'administration présidentielle du président Volodymyr Zelensky. Ce format quadripartite, dit "Normandie", vise à mettre en œuvre les accords de paix de Minsk de 2015, aujourd'hui au point mort, pour régler le conflit entre Kiev et les séparatistes ukrainiens prorusses dans le Donbass.
L'Élysée attend une "clarification" des intentions russes
La guerre dans l'est de l'Ukraine, qui a fait plus de 13.000 morts, a éclaté au printemps 2014 après une révolution pro-occidentale à Kiev et l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou. "Ce soir ou demain la Rada (le Parlement ukrainien, NDLR) reviendra sur les mesures controversées dans le régime de transition", a précisé l'Élysée.
Ce texte, préparé à l'été 2021, reconnaît la Russie comme "État agresseur et État occupant", ce que Moscou rejette totalement, et est jugé contraire aux accords de Minsk. "Nous pourrons ensuite négocier des mesures humanitaires" telles qu'échanges de prisonniers et ouverture de checkpoints, a ajouté l'Élysée. "Nous essaierons d'obtenir une date" pour des négociations entre Kiev et les séparatistes sur "le statut du Donbass." Mais "il faut une clarification des Russes sur leurs intentions", a réclamé la présidence française.
"Si la Russie agressait l'Ukraine, la réponse serait massive"
L'Élysée a surtout insisté sur la nécessité de ne pas ajouter de volatilité à la crise. "Nous sommes préoccupés, nous sommes aussi très attentifs à ne pas créer d'ambiguïté, de volatilité supplémentaire", a assuré l'Élysée, qui espère une réponse européenne "aussi unifiée que possible". "Le président de la République pense qu'il y a de l'espace pour la diplomatie et la désescalade."
En cas d'échec, la France reste sur la même ligne que les États-Unis, qui estime que la Russie peut attaquer l'Ukraine "à tout moment". "Nous partageons une même analyse du risque à voir le front se ranimer", selon l'Élysée. "Il ne faut pas sous-estimer le risque. Il y a une nécessité commune de le réduire, chacun l'exprime à sa manière. [...] Si la Russie agressait l'Ukraine, la réponse serait massive. [...] Soit le président Poutine décide de jouer la tension maximale sur tous les sujets, soit il juge qu'il est nécessaire de procéder à cette désescalade, auquel cas nous pourrons négocier quelques mesures utiles."
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