Après la reconnaissance de l'indépendance des deux zones séparatistes d'Ukraine par Vladimir Poutine, l'Occident a annoncé une salve de sanctions contre Moscou.Les États-Unis, l'Union européenne, l'Allemagne, ou encore le Japon ont dévoilé leurs mesures de rétorsions économiques et financières.
Les premières sanctions tombent face à la menace russe. Ces deux derniers jours, l'Europe comme les États-Unis ont dévoilé une série de mesures après la décision de Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des deux régions séparatistes prorusses, Donetsk et Lougansk, lundi 21 février. En guise de réponse, Vladimir Poutine garde sa ligne et rappelle, ce mercredi, que les intérêts et la sécurité de son pays sont "non négociables".
Les États-Unis visent le marché financier
Aux États-Unis, le président, Joe Biden, a été l'un des premiers à annoncer, mardi, une "salve" de sanctions économiques pour couper la Russie de l'accès aux financements occidentaux. Dans son viseur, la dette souveraine, le financement des dépenses militaires à travers deux banques publiques, mais également cinq oligarques proches du président russe, Vladimir Poutine, qui voient leurs biens gelés.
Concrètement, "le Kremlin ne peut plus lever de fonds aux États-Unis ou en Europe et sa nouvelle dette ne peut plus être négociée sur les marchés financiers américains ou européens", a déclaré le chef de la Maison Blanche lors d'une allocution, faisant craindre une répercussion directe sur le prix des biens de consommation russes. En cas d'"escalade" des tensions en Ukraine, d'autres mesures sont "sur la table", a averti Washington.
Un "paquet de sanctions" approuvé à "l'unanimité" par l'UE
De l'autre côté de l'Atlantique, la réponse a été également prise en moins de 24 heures. Mardi, les 27 États membres de l'Union Européenne ont approuvé un "paquet de sanctions" à "l'unanimité" contre la Russie, a averti Jean-Yves Le Drian, présent à Paris avec ses homologues. Ces mesures, qui doivent encore être formellement adoptées pour entrer en vigueur dès ce mercredi soir ou jeudi, "feront très mal à la Russie", a ajouté le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell.
Elles viseront notamment les 351 députés russes de la Douma qui ont approuvé la reconnaissance de l'indépendance des territoires séparatistes. En outre, "les sanctions cibleront 27 individus et entités qui contribuent à miner ou menacer l'intégrité territoriale de l'Ukraine, sa souveraineté et son indépendance", a détaillé Josep Borrell, en évoquant "les acteurs du secteur de la défense qui jouent un rôle dans l'invasion" de l'Ukraine.
Comme leurs voisins américains, l'UE souhaite empêcher "l'État russe et son gouvernement à accéder aux marchés européens", a expliqué, ce mercredi, le secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Clément Beaune, sur France Inter.
L'Allemagne et le gazoduc Nord Stream II
L'Allemagne frappe, elle aussi, du poing sur la table. Le nouveau chancelier, Olaf Scholz, a décidé mardi de suspendre l'autorisation de mise en œuvre du gazoduc Nord Stream II, reliant la Russie à l'Allemagne via un tube sous la mer baltique. In fine, le chantier doit augmenter les possibilités de livraison de gaz russe à l'Europe, alors que la production européenne ne cesse de diminuer. Le projet va faire l'objet d'une "réévaluation" politique par le ministère de l'Économie en raison de la "situation géopolitique" nouvelle, a annoncé le chef du gouvernement allemand. "Elle est suspendue jusqu'à nouvel ordre, et ça peut vouloir dire jamais", a-t-il souligné.
Cette mesure a été "saluée" par la Maison Blanche, mais aussi par la présidente de la Commission européenne qui a estimé qu'Olaf Scholz avait eu "raison". De l'autre côté, la Russie ironise. "Bienvenue dans un monde nouveau, où les Européens vont bientôt payer 2000 euros pour 1000 m³ de gaz", s'amuse l'ancien président russe Dmitri Medvedev. L'Allemagne "peut se passer" si nécessaire du gaz russe, lui répond Berlin, ce mercredi.
Non loin, le Royaume-Uni compte "frapper la Russie très fort". À l'issue d'une réunion à Downing Street, Boris Johnson a annoncé que des mesures de rétorsion britanniques viseraient les "intérêts économiques russes qui soutiennent la machine de guerre russe". "N'ayez pas de doutes sur le fait que si des entreprises russes sont empêchées de lever du capital sur les marchés financiers britanniques (…) cela va commencer à faire mal", a-t-il ajouté.
Dans le détail, ses sanctions visent trois milliardaires considérés comme proches du président russe : Guennadi Timtchenko, déjà sanctionné par les États-Unis, Boris Rotenberg, mais aussi cinq banques russes dont Rossiïa et Promsviazbank. Ces mesures "vont frapper la Russie très fort et nous ferons bien plus en cas d'invasion", a souligné le chef britannique.
Tokyo fait comme ses voisins
Tout comme les États-Unis, l'Allemagne ou encore l'Union européenne, Tokyo a également décidé de déclencher une série de sanctions. Parmi elles, l'interdiction de délivrer des visas aux personnes liées aux "deux soi-disant républiques", ainsi que le gel de leurs avoirs et l'interdiction du commerce avec ces régions. Dans le même temps, le Japon souhaite empêcher l'émission et le commerce d'obligations d'État russes dans son pays. "Nous continuons à suivre la situation avec une grande inquiétude", a déclaré le Premier ministre, Fumio Kishida, qui "condamne fermement" les agissements russes.
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