Dark web : Europol arrête 150 personnes dans un vaste coup de filet mondial

Publié le 26 octobre 2021 à 16h59
Dark web : Europol arrête 150 personnes dans un vaste coup de filet mondial
Source : OLIVIER DOULIERY / AFP

INTERNET - L'agence européenne a annoncé avoir arrêté, au cours d'une opération menée dans une dizaine de pays dont la France, des dizaines de personnes impliquées dans la vente et l'achat de drogue et d'armes sur cette version parallèle de la Toile.

C'est l'un des plus grands coups de filet réussis à ce jour sur le dark web : quelque 150 personnes qui achetaient ou vendaient de la drogue ou des armes sur cette version clandestine d'Internet ont été arrêtées dans le monde entier, a annoncé mardi 26 octobre Europol, l'agence européenne de police. 

Plusieurs millions d'euros en espèces et en bitcoins, des monnaies électroniques, ainsi que de la drogue et des armes ont également été saisis dans cette opération intitulée "DarkHunTOR" et déployée conjointement "en Australie, Bulgarie, France, Allemagne, Italie, aux Pays-Bas, en Suisse, au Royaume-Uni et aux États-Unis".

Depuis plusieurs mois, les polices internationales s'attaquent de plus en plus au dark web, une version parallèle de la Toile où l'anonymat des utilisateurs est garanti. DarkHunTOR a ainsi permis d'arrêter 65 personnes aux États-Unis, ainsi que, entre autres, 47 arrestations en Allemagne, 24 au Royaume-Uni, quatre en Italie et quatre aux Pays-Bas. Parmi elles, "des cibles d'importance", se félicite l'agence européenne. Les forces de l'ordre ont également saisi 26,7 millions d'euros en espèces et bitcoins ainsi que de la drogue, notamment 25.000 comprimés d'ecstasy, et 45 armes à feu.

"Démasquer et demander des comptes", "même dans des zones du dark web"

En Italie, la police a également fermé des places de marché illégales nommées "DeepSea" et "Berlusconi" qui présentaient à elles deux "plus de 100.000 annonces de produits illégaux", a poursuivi Europol qui a coordonné l'opération avec Eurojust, l'agence européenne pour la coopération judiciaire.

Ce type d'opération envoie aux criminels le message que "la communauté chargée de faire respecter la loi dispose des moyens et des partenariats internationaux pour les démasquer et leur demander des comptes pour leurs activités illégales, même dans des zones du dark web", a déclaré mardi le directeur adjoint des opérations à Europol, Jean-Philippe Lecouffe.

Cette démarche marquerait un véritable tournant dans l'action policière déployée sur Internet, selon Rolf van Wegberg, chercheur sur la cybercriminalité à l'université de technologie de Delft, aux Pays-Bas. "Dans le passé, ce type d'opérations visait à arrêter les opérateurs de ce genre de places de marché et nous voyons dorénavant des services de police s'en prendre aux principaux vendeurs", a-t-il déclaré à des journalistes d'investigation de la chaîne publique néerlandaise KRO-NCRV.

En janvier dernier, le démantèlement de la plateforme "DarkMarket" par la police allemande, présentée alors par les enquêteurs comme le "plus vaste" point de vente du cyber-marché noir, avait initié le mouvement. Ce marché numérique qui vendait des drogues en tous genres comme de la fausse monnaie, des données de cartes de crédit volées ou falsifiées, des cartes SIM anonymes ou encore des virus informatiques. 

L'interpellation de l'opérateur présumé de la plateforme, un Australien de 34 ans arrêté à la frontière germano-danoise, avait notamment "fourni aux enquêteurs à travers le monde un trésor de preuves", révèle Europol.


La rédaction de TF1info (avec AFP)

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