Aux États-Unis, les candidats à l'investiture républicaine, étape obligée en vue de la prochaine présidentielle, débattaient dans la nuit de mercredi à jeudi.L'ancien président Donald Trump, absent à cause de ses multiples déboires judiciaires, a malgré tout été au centre des discussions.Six des huit candidats ont levé la main à la question de savoir s'ils soutiendraient l'ex-président à la Maison Blanche en cas de condamnation.
Il était le grand absent de la soirée, mais l'ombre de Donald Trump planait sur le débat entre les huit candidats à l'investiture républicaine, mercredi 23 août, à Milwaukee. Les prétendants à la Maison Blanche du parti de l'ex-président confrontaient leurs visions lors de ce premier débat de la campagne, important en vue de l'élection présidentielle du 5 novembre 2024. Parmi les personnalités présentes, le sulfureux gouverneur de Floride Ron DeSantis, l'ancien vice-président Mike Pence ou encore le médiatique milliardaire d'origine indienne Vivek Ramaswamy.
Le débat sur Trump, moment fort de la soirée
Les discussions entre les huit débatteurs du soir ont parfois été tendues, notamment sur le sujet de l'avortement. Mais le moment fort de la soirée aura été celui concernant le grand absent de la soirée, Donald Trump. L'ex-président n'avait volontairement pas répondu à l'invitation des organisateurs du débat. Il est désormais officiellement mis en cause dans quatre affaires judiciaires, après deux nouvelles inculpations durant le mois qui vient de s'écouler. Malgré tout, depuis plusieurs mois, il reste le favori des sondages côté républicain.
"Si l'ancien président Donald Trump était condamné pénalement, le soutiendriez-vous toujours en tant que choix de votre parti ?", a ainsi demandé l'un des journalistes animant le débat. À cette question, six candidats ont levé la main. Seuls l'ancien gouverneur de l'Arkansas Asa Hutchinson et celui du New Jersey Chris Christie ont refusé de soutenir Donald Trump. Christie a semblé un temps levé lui aussi sa main, mais il a ensuite expliqué qu'il s'agissait en fait d'un geste de désapprobation au prédécesseur de Joe Biden à la Maison-Blanche et non d'un signe de soutien. "Il est grand temps d'arrêter de normaliser son comportement", a-t-il d'ailleurs déclaré.
En même temps que le débat, une interview de Trump sur les réseaux sociaux
L'attitude provocatrice de Donald Trump envers son propre parti a en effet pu agacer certains de ses opposants hier soir, alors que l'ancien président avait décidé d'accorder au même moment que celui du débat une interview exclusive à l'ancien journaliste de Fox News et polémiste d'extrême droite Tucker Carlson. L'entretien, diffusé sur X (le nouveau nom de Twitter), a permis à Trump d'étriller ses rivaux. Son principal adversaire, Ron DeSantis a été qualifié de "cause perdue" par l'ancien homme d'affaires, tandis qu'il s'est dit "très déçu" de son ancien vice-président, Mike Pence.
"Est-ce que je reste là, pendant une heure ou deux, à me faire harceler par des personnes qui ne devraient même pas être candidats à la présidentielle ?", a lancé Donald Trump, dont l'entrevue avait été pré-enregistrée. Ce dernier n'a pas manqué de critiquer une fois de plus Joe Biden, estimant que l'actuel président américain était "le pire" de l'histoire des États-Unis. Malgré ce dénigrement de l'événement, le public du débat semblait en tout cas ouvertement favorable à Donald Trump, n'hésitant pas à siffler lors des quelques saillies de Chris Christie contre l'ancien locataire de la Maison Blanche.