Dégradation des relations franco-marocaines : que se passe-t-il entre Paris et Rabat ?

par V. F
Publié le 26 janvier 2023 à 23h05

Source : Sujet TF1 Info

Ces derniers jours, une virulente campagne de presse anti-française est apparue dans les médias locaux au Maroc.
En cause : une campagne anti-marocaine à Bruxelles qui, selon eux, aurait été "orchestrée" par la France.
Le gouvernement français, lui, a assuré qu'il n'y avait pas de crise entre les deux pays.

Si la voix officielle se veut rassurante, les faits sont un peu plus inquiétants. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a assuré ce jeudi 26 janvier lors d'un point presse que "la France n'est pas en crise avec le Maroc. Nous sommes au contraire dans un partenariat d'exception que nous entendons nourrir", soulignant la volonté de Paris d'inscrire cette relation bilatérale "dans les 10 à 20 ans" à venir. Pourtant, de l'autre côté de la Méditerranée, la classe politique marocaine et les médias proches du pouvoir ne semblent pas être sur la même longueur d'onde. 

La venue prochaine de Macron au Maroc remise en question

L'affaire remonte à une résolution adoptée à une large majorité par le Parlement européen, la semaine dernière. Le texte s'inquiétait de la dégradation de la liberté de la presse au Maroc, et les élus se disaient "profondément préoccupés" par "les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés au Parlement européen". De fait, le texte a été très mal accueilli par Rabat. 

Principale accusée : la France, ancienne puissance coloniale, à qui il est reproché d'avoir "orchestré" une campagne anti-marocaine à Bruxelles. "Dans les coulisses de cette décision se cache un pays que l'on croyait ami et partenaire sûr, mais l'odeur du gaz lui a fait perdre sa tête", a opiné Ahmed Touizi, un député de la majorité, en référence au rapprochement entre Paris et Alger, rivale régionale de Rabat. En réaction, la porte-parole du Quai d'Orsay a assuré que "le Parlement exerce ses prérogatives de manière indépendante", ajoutant que "pour sa part, la France entretient une relation d'amitié profonde avec le Maroc avec lequel elle aborde tous les sujets, y compris ceux des droits de l'homme".

À l'occasion de la visite de Catherine Colonna, les deux pays semblaient avoir apaisé les tensions et s'étaient prononcé pour un partenariat renouvelé. Mais les articles de presse - souvent acrimonieux - se sont multipliés ces derniers jours, faisant état d'une nouvelle dégradation des relations franco-marocaines et mettant en doute la venue prochaine du président français.

"Maladresses, faux pas et incompréhensions se multiplient entre Paris et Rabat", écrivait ainsi en début de semaine la revue Jeune Afrique. "Face à ce qu'elles considèrent comme des manifestations d’hostilité de la part de la France, les autorités marocaines ne cachent plus qu'un retour à la normale sera difficile".


V. F

Tout
TF1 Info