DEADLINE - Le 31 août prochain devait marquer le retrait définitif des forces américaines et la fin, pour les États-Unis, de vingt ans de guerre en Afghanistan. Mais la prise de pouvoir des Talibans, plus rapide que prévue, pourrait changer le cours des événements.
Calendrier contrarié pour Washington en Afghanistan. Le 14 avril dernier, le président américain Joe Biden avait annoncé que les derniers soldats américains quitteraient le sol afghan le 31 août, fixant une date-butoir afin d'organiser le retrait des opérations. Mais la prise de pouvoir des talibans, plus rapide que prévue, a précipité les événements.
Ce weekend, le président américain s'est laissé la possibilité de prolonger de quelques jours la présence américaine à l'aéroport de Kaboul. Il serait d'ailleurs poussé dans ce sens par les différents dirigeants membres du G7.
"Un délai supplémentaire est nécessaire"
Le gouvernement britannique a, en effet, annoncé lundi qu'il plaidait pour une extension de la date-butoir afin de pouvoir terminer les évacuations en cours à l'aéroport. L'Allemagne a, de son côté, annoncé être en discussions avec les États-Unis, la Turquie et d'autres partenaires afin de garder l'aéroport de Kaboul ouvert pour les évacuations après le 31 août.
Côté français, on souhaite également un report du calendrier. "Nous sommes préoccupés de la date-butoir fixée par les États-Unis le 31 août. Un délai supplémentaire est nécessaire pour mener à bien les opérations en cours", a confié le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à des journalistes lors de son déplacement sur une base aérienne aux Émirats arabes unis.
La ministre des Armées, Florence Parly, également du voyage, a rappelé que la France n'avait pas attendu le 15 août pour organiser l'évacuation de ses ressortissants. "Nous avons lancé la planification du pont aérien avant la chute de Kaboul", a-t-elle soutenu. Malgré cette organisation, les forces françaises auraient besoin d'un délai supplémentaire à cause du difficile accès à l'aéroport de Kaboul, qui aurait ralenti les opérations.
"Il y aura des conséquences", assurent les talibans
La prolongation de la présence de troupes américaines sera en tout cas le sujet du sommet du G7 virtuel, présidé par le premier ministre Boris Johnson, qui se tiendra mardi. "Je leur dirai "Nous verrons ce qu'on peut faire", a assuré Joe Biden lors d'une conférence de presse dimanche. Le président américain a laissé entendre que les États-Unis consulteraient les talibans avant de décider de rester ou non au-delà de la fin du mois.
Cependant, ceux-ci ont d'ores et déjà prévenu qu'ils n'accepteraient pas de prolongation des évacuations après le 31 août. "La réponse est non", sinon "il y aura des conséquences", a réagi Suhail Shaheen, porte-parole des talibans, auprès de la chaîne de télévision britannique Sky News.
En attendant, la course contre la montre qui s'est engagée à l'aéroport de Kaboul afin d'évacuer dans l'urgence le plus possible d'étrangers et d'Afghans d’ici à cette date limite continue. La situation reste chaotique et tendue aux alentours, alors que des milliers d'Afghans continuent de se presser contre les grilles.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info