Des morceaux de fœtus à vendre ? Aux Etats-Unis, les pro-vie passent à l'attaque

Anaïs Condomines
Publié le 30 juillet 2015 à 17h44
Des morceaux de fœtus à vendre ? Aux Etats-Unis, les pro-vie passent à l'attaque

IVG – A coups de fausses vidéos et de mots-clefs sur Twitter, les militants anti-avortement américains redoublent d'efforts pour imposer leur vision de la maternité. En ligne de mire : les élections présidentielles de 2016 .

A la table d'un restaurant en Californie, un médecin exerçant dans un centre d'Interruption Volontaire de Grossesse discute avec deux personnes hors-champ, qui se présentent comme des chercheurs. On l'entend affirmer que se pratiquent dans ces centres... la vente d'organes de foetus. Des images tournées en juillet 2014 par un groupe d'activistes appelé Center for Medical Progress (centre pour le progrès médical), diffusées à la mi-juillet ce cette année, et qui créent immédiatement un immense tollé.

Quelques jours plus tard, un porte-parole de l'organisation "Planned Parenthood", l'équivalent du Planning Familial américain, dément fermement toute pratique de ce type dans le New York Times . "Des extrémistes ont monté une fausse affaire, induisant en erreur une collègue. Ils ont ensuite utilisé de fausses identités de membres du gouvernement pour contacter une équipe soignante du centre, pour y tourner secrètement des images et éditer la vidéo en y insérant des affirmations absurdes". Il reconnaît, afin d'éteindre la polémique, que "le don d'organes peut-être réalisé avec l'accord des patients, mais sans contrepartie financière".

#UnplannedParenthood

En parallèle, une série de tweets avec le hashtag (mot-dièse) #UnplannedParenthood (en gros, grossesse non prévue) émergent sur le réseau social Twitter. Des messages accompagnés de photos de nourrissons, afin de célébrer ces grossesses non désirées et finalement portées à terme. Le tout à grands renforts de références à "notre Seigneur" et à l'aberration que constituerait, selon eux, le droit à l'avortement.

"Je suis tellement reconnaissante envers ma meilleure amie qui a choisi la vie. Maintenant, j'ai une petite princesse avec laquelle jouer!"

"On pensait ne plus avoir d'enfant. Dieu n'a pas été d'accord. Aujourd'hui, c'est un pasteur et un homme bon"

La primaire républicaine en ligne de mire

Aucun repos pour les pro-vie, donc, en cette période estivale, qui redoublent d'inventivité pour prêcher leur bonne parole. Pourquoi maintenant ? Parce que les élections présidentielles américaines de 2016 commencent à se profiler sérieusement à l'horizon. Et que la question du droit à l'avortement en a toujours été un enjeu majeur.

Si la candidate démocrate Hillary Clinton défend avec ferveur le droit à l'IVG, du côté des républicains, les différents candidats à l'investiture font la course à celui qui sera le plus conservateur sur la question. Du "libertarien" Rand Paul au milliardaire Donald Trump, en passant par Ted Cruz, Marco Rubio et Jeb Bush, tous veulent interdire aux femmes le droit de disposer de leurs corps. Suite à l'affaire de cette vidéo filmée en caméra cachée, ils demandent d'ailleurs d'une seule voix qu'une enquête soit ouverte.

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Anaïs Condomines

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