Guerre en Ukraine : la destruction du barrage de Kakhovka, tournant du conflit ?

Ukraine : la destruction du barrage de Kavkhovka, une catastrophe environnementale ?

Publié le 7 juin 2023 à 14h41, mis à jour le 7 juin 2023 à 14h47
JT Perso
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Source : TF1 Info

Plusieurs responsables ukrainiens ont dénoncé un "écocide" en cours, suite à la destruction du barrage de Nova Kakhovka.
La brusque montée des eaux aurait notamment entrainé le déversement d'huile de machine.
La faune et la flore de la rivière comme de ses rives pourraient par conséquent être impactés.

D'une catastrophe à une autre. La destruction du barrage de Nova Kakhovka a entrainé l'évacuation de plus de 2700 personnes, mais pourrait aussi avoir un impact durable sur l'environnement autour de l'infrastructure. Suite à l'incident, les déclarations de responsables ukrainiens se sont effectivement multipliées pour dénoncer le crime contre l'environnement en cours.

"Désormais, la Russie est coupable d'un écocide brutal. Tout autre commentaire est superflu", a ainsi jugé le président Volodymyr Zelensky sur Twitter, tandis que son premier ministre, Denys Chmygal a estimé lors d'une réunion ministérielle de l'OCDE à Paris, ce mercredi 7 juin, qu'il s'agissait de "l'une des pires catastrophes environnementales de ces dernières décennies". 

Des écosystèmes perturbés

"Le plus grand mal et la menace future entraînée par cet acte de terreur est la dévastation écologique qu'elle inflige au sud de l'Ukraine", a affirmé le dirigeant ukrainien qui s'exprimait en ligne depuis son pays. L'organisation ukrainienne "Environment People Law" liste notamment les impacts sur l'écosystème de la réserve de Nova Kokhavka, en amont du barrage, mais aussi les perturbations que cette soudaine montée des eaux pourrait avoir en aval. 

Suite au déversement des 18 milliards de tonnes d'eau retenues dans la réserve, l'ONG craint particulièrement une "potentielle mortalité de masse d'organismes aquatiques", citant poissons ou mollusques, mais aussi la végétation et les animaux présents jusque-là sur les zones inondées. À la suite de la rupture du barrage, des vidéos ont été publiées montrant effectivement des animaux effrayés, tentant de fuir les inondations. "Les animaux du zoo de Nova Kakhovka sont déjà morts à la suite de la montée des eaux", a aussi déploré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

Les eaux pourraient aussi impacter les terres agricoles aux alentours du fleuve, comme les nombreux parcs nationaux qui bordent ses rives, en aval du barrage. La réserve de biosphère de la mer Noire, classée à l'Unesco, où se jette le Dniepr, est par exemple directement menacée. Le Fonds international pour la protection des animaux évoquait par ailleurs la possible désertification de certaines zones, alors que la réserve servait à irriguer cette partie de l'Ukraine, qui est déjà l'une des plus sèches du pays.

Une pollution chimique à craindre

Une pollution massive résultant du déversement des ordures, produits agrochimiques et autres matières dangereuses, ainsi que de l’inondation et de la désactivation des systèmes de traitement des eaux usées et des systèmes d’égouts, est également redoutée.

À la suite de la catastrophe, le conseil de sécurité de la présidence ukrainienne a été notamment averti du déversement de 150 tonnes d'huile de machine dans le Dniepr. Plus de 300 tonnes supplémentaires de ces substances menaceraient par ailleurs de se déverser dans le fleuve. L'ampleur des conséquences ne pourra pas être évaluée tout de suite, selon Greenpeace Europe centrale et orientale. "Une évaluation adéquate ne pourra avoir lieu qu'une fois que le niveau de l'eau aura baissé et que les scientifiques pourront évaluer la zone", a prévenu l'ONG dans un communiqué.

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À la télévision ukrainienne, le ministre de l'Intérieur ukrainien, Igor Klymenko, a par ailleurs évoqué le risque que des mines posées dans le sol soient déterrées et déplacées par les inondations provoquées par la destruction du barrage de Nova Kakhovka. Un risque également évoqué par l'ONG "Environment People Law", qui a estimé que l'érosion et le déplacement des matériaux explosifs ne faisait qu'accroître les risques d'incidents.


Aurélie LOEK

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