"Diplomatie du panda" : comment la Chine parfait ses relations internationales grâce à ces animaux

par I.N
Publié le 25 juillet 2023 à 16h26

Source : JT 13h Semaine

Yuan Meng, le premier panda né en France en 2017, a quitté ce mardi le ZooParc de Beauval.
Il prend la direction de la Chine, qui a prêté ses deux parents à la France en 2012.
La Chine pays utilise ces mammifères géants pour améliorer ses relations diplomatiques.

La star du zoo de Beauval retourne au pays. Yuan Meng, le premier panda né en France en 2017, a quitté ce mardi le zoo de Beauval (Loir-et-Cher) pour rejoindre la Chine, son pays d'origine. Il est le fils de Yuan Zi et Huan Huan, premiers pandas prêtés à la France par les autorités chinoises en 2012, et placés dans le parc animalier. Comme prévu, Yuan Meng devait repartir vers la Chine quelques années après sa naissance pour se reproduire, et son séjour dans l'Hexagone a même été prolongé en raison du Covid-19.

Un événement qui va bien au-delà d'un simple voyage animalier entre deux continents. Car l'Empire du milieu compte beaucoup sur ces mammifères géants pour parfaire ses relations internationales. Et ce n'est pas un hasard si l'ambassadeur de Chine en France, ainsi que la nouvelle secrétaire d'État à la Biodiversité, Sarah El Haïry, l'attendaient à l'aéroport de Roissy pour un ultime au revoir : les pandas font pleinement partie des échanges diplomatiques entre les deux pays.

Des pandas prêtés à de nombreux pays

La Chine regarde d'ailleurs attentivement l'évolution des pandas de Beauval. En 2021, lors de la naissance des deux jumelles pandas, c'est la Première dame chinoise qui avait elle-même choisi leurs noms définitifs : Huanlili et Yuandudu. Et elles ont pour parrain et marraine le footballeur Kylian Mbappé et la championne olympique chinoise Zhang Jiaqi, médaillée d'or aux JO-2021 en plongeon synchronisé. Rien que ça.

L'Hexagone n'est pas le seul pays avec qui la Chine utilise ces animaux pour améliorer ses relations. La "diplomatie du panda" est en effet utilisée avec nombre de ses partenaires. L'Allemagne s'est par exemple vu prêter deux pandas installés au zoo de Berlin en 2017, qui ont depuis réussi à se reproduire. Le pays paie environ 900.000 euros à la Chine pour le prêt de ces animaux, une espèce qui n'est plus considérée comme en "danger d'extinction", mais toujours "vulnérable".

Quand la France tente la "diplomatie du cheval"

Dans les années 1970, les États-Unis s'étaient même vu offrir des pandas, dont certains de leur progéniture ont depuis rallié la Chine. Mais cette pratique a finalement été abandonnée, remplacée par des prêts ou locations à long terme. Le Japon est également bénéficiaire de cette "diplomatie du panda", tout comme le Qatar. Peu avant la Coupe du monde 2022, à l'hiver dernier, le pays hôte du Mondial de football a reçu deux pandas, Suhail et Soraya.

Symboles de l'importance de ces mammifères dans les relations internationales, les pandas avaient été au cœur de la visite d'Emmanuel Macron en Asie en 2019. Le président de la République devait alors relayer le souhait du zoo de Beauval, qui espérait conserver les deux parents dans son parc un peu plus longtemps que les dix ans initialement prévus en 2012. Un dossier géré au plus haut sommet de l'État, qui avait abouti à une prolongation du prêt jusqu'en 2027 : Yuan Zi et Huan Huan sont toujours présents dans le parc animalier.

En retour, le chef de l'État français avait offert, en 2018, un cheval de la Garde républicaine à son homologue chinois Xi Jinping. Mais l'équidé n'a pas connu le même succès que les pandas. En 2019, un an après son arrivée, le lieu où il se trouvait n'était même pas rendu public.


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