DISCRIMINATION - Un rapport de l'ONG Amnesty International alerte sur la situation des transgenres en Chine. Certaines personnes, poussées par un système discriminant, décident parfois de s'opérer elles-mêmes.
Des personnes transgenre obligées de pratiquer elles-mêmes des opérations extrêmement dangereuses. En Chine, la discrimination et la stigmatisation des transgenres les amènent à se tourner vers des solutions dangereuses et non-encadrées, voire parfois à procéder sur elles-mêmes des opérations de changement de sexe, pointe Amnesty International dans un rapport publié le 10 mai.
"En Chine, les personnes transgenres sont classées dans la catégorie des personnes atteintes de 'maladie mentale' et les interventions chirurgicales de réattribution sexuelle nécessitent le consentement des familles", fait savoir un communiqué de l'ONG de défense des droits humains.
Ce rapport démontre notamment que l’absence d'information et d'accompagnement de ces personnes forme des obstacles à l'accès aux soins spécifiques dont dépendent une partie de ce public. "Abandonnées par le système de santé, des personnes transgenres prennent la décision extrêmement dangereuse de tenter de s’opérer elles-mêmes" raconte le texte d'Amnesty. Le rapport prend l'exemple d'une femme transgenre, Huimming, qui a souhaité "faire correspondre ses caractéristiques sexuelles, masculines, à son identité de genre, féminine après le début de la puberté" et pour qui il n'était "pas envisageable de se tourner vers une opération de réattribution sexuelle pratiquée dans un hôpital, car elle avait peur d’être rejetée par sa famille si elle lui demandait son consentement. "
Huiming a donc pris la décision de s'opérer elle-même : "Je croyais que j'étais quelqu’un d’anormal. Comment aurais-je pu expliquer cela à ma famille ? J'étais heureuse et terrifiée en même temps. J'ai eu peur parce que j’ai tellement saigné que j’aurais pu y rester" a-t-elle raconté à l'ONG. Transportée à l'hôpital, elle a demandé au médecin de mentir à sa famille, prétextant un accident. En 2017, elle a finalement pu bénéficier d'une intervention chirurgicale de rétribution sexuelle en Thaïlande. Elle avait au préalable révélé son identité à ses parents, qui l'ont acceptée.
Trois fois plus de chance d'être au chômage
Le rapport souligne également la difficulté pour les personnes transgenre de se fournir en médicaments. Elles se tournent alors vers le marché noir, et l’approvisionnement sur internet, avec les risques que cela incombe. En 2017, la première enquête sur la communauté trans en Chine avait révélé la vulnérabilité des Chinois transgenres. D'avantages agressés, les trans chinois ont également trois fois plus de chance d'être au chômage, et sont très souvent atteints de dépression.
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