MEURTRE ? - Où est Jamal Khashoggi ? Mardi 2 octobre, ce journaliste s'est rendu au consulat d'Arabie Saoudite pour effectuer des démarches administratives. Il n'a plus été vu depuis. Ce Saoudien de 58 ans, contraint à l'exil aux Etats-Unis, dénonçait depuis un an dans le Washington Post les manœuvres de l'Arabie saoudite à l'encontre du Qatar. Les autorités turques sont persuadés d'un meurtre. L'Arabie Saoudite a autorisé ce mardi la fouille de son consulat.
Qu'est-il arrivé à Jamal Khashoggi ? Mardi 2 octobre, ce journaliste saoudien n'est jamais ressorti du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul en Turquie, où il devait faire la demande des documents nécessaires à son divorce et à son remariage. Exilé aux Etats-Unis depuis un an, il a fui l'Arabie saoudite, craignant des représailles liées à ses opinions politiques contre le pouvoir en place quand les autorités l'ont sommé de cesser de s'exprimer sur Twitter.
Jamal Khashoggi a alors commencé à rédiger plusieurs articles publiés par le Washington Post, dans lesquels il dénonçait l'attitude de Ryad à l'égard du Qatar et s'indignait de la guerre au Yémen, de la répression politique ou de la censure. C'est la fiancée du journaliste qui a tiré la sonnette d'alarme.
Où se trouve Jamal Khashoggi ?
La fiancée de Jamal Khashoggi a déclaré à l'agence de presse Reuters que le journaliste n'était jamais réapparu du consulat de l'Arabie saoudite. Le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que Khashoggi se trouvait toujours au consulat. Une version qui vient contredire celle du consulat général d'Arabie saoudite à Istanbul, qui assure de son côté que le journaliste avait quitté le bâtiment.
"La police estime dans ses premières conclusions que le journaliste a été tué au consulat par une équipe venue spécialement à Istanbul et repartie dans la même journée", a déclaré une source proche du gouvernement turc. La police turque a indiqué qu'un groupe de 15 Saoudiens avait fait mardi l'aller-retour à Istanbul et se trouvait au consulat en même temps que Jamal Khashoggi.
La Turquie ouvre une enquête
Le parquet turc a ouvert une enquête sur la disparition de Jamal Khashoggi. Lundi 8 octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accentué la pression sur Ryad. "Les responsables du consulat ne peuvent pas s'en tirer en disant qu'il a quitté le consulat, les autorités compétentes doivent le prouver", a-t-il déclaré lors d'une visite à Budapest, en Hongrie. "S'il est en parti, vous devez le prouver avec des images", a-t-il surenchéri. L'Arabie saoudite a autorisé une fouille de son consulat par les services de sécurité turcs. "Cette fouille va avoir lieu", a indiqué mardi la diplomatie turque.
Ankara et Ryad ont des relations tendues depuis juin 2017, quand la Turquie a pris le parti du Qatar dans le conflit de ce dernier avec ses voisins du Golfe.
La communauté internationale s'inquiète
Le président américain Donald Trump s'est dit "préoccupé" lundi par la disparition du journaliste saoudien à des journalistes ce lundi. "J'espère que ça s'arrangera. A l'heure actuelle, personne ne sait rien là-dessus. De mauvaises histoires circulent. Je n'aime pas ça, a déclaré le président des Etats-Unis Trump."
Le sénateur américain Lindsey Graham, un allié de Donald Trump, a prévenu l'Arabie saoudite que, si les informations selon lesquelles le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été assassiné sont confirmées, les conséquences seraient "dévastatrices" pour les relations entre Ryad et Washington.
La France, pays allié de l'Arabie saoudite, s'est dite"préoccupée" du sort du journaliste. "Nous souhaitons que sa situation soit éclaircie le plus rapidement possible", a indiqué la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll. Enfin, le Canada a déclaré que les officiels travaillaient "activement afin d'obtenir plus d'informations".
Le Washington Post maintient la tribune de Jamal Khashoggi en guise de soutien
Une manifestation a été organisée devant le consulat de l'Arabie saoudite lundi, rassemblant des soutiens du journaliste qui brandissaient son portrait barré du message : "Nous ne partirons pas sans Jamal Khashoggi". A travers le monde, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer la disparition étrange du journaliste. La militante yéménite Tawakkol Karman, prix Nobel de la paix en 2011, estime pour sa part que le journaliste "a été kidnappé dans ce repaire de gangsters qui est censé être un consulat".
A New York, le Comité de protection des journalistes (CPJ) a exprimé son inquiétude et a pressé Ryad de s'expliquer. La rédaction du Washington Post a elle tenu à maintenir sa collaboration avec le journaliste de façon symbolique. En signe de soutien, le célèbre quotidien a laissé vide l'espace qui aurait dû être occupé par la tribune de Jamal Khashoggi dans son édition du vendredi 5 octobre.
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