MENACE - Un jour, une provocation. Voilà le quotidien de Donald Trump. Mais ce mardi, il a sous-entendu que seuls les partisans du port d'armes pourraient arrêter Hillary Clinton. Une réflexion qui passe très mal outre-Atlantique.
Donald Trump n'a pas de limite. Mais est-ce réellement une surprise ? Ce mardi soir, en meeting à Wilmington, le candidat républicain s'en est de nouveau pris à sa concurrente démocrate Hillary Clinton, sous-entendant que seuls les défenseurs du port d'armes pourraient l'arrêter elle ou les juges qu'elle nommerait à la Cour suprême.
Menace de mort ? Sauf que Donald Trump n'a pas été si explicite. Mardi 9 août, le milliardaire a accusé Hillary Clinton de vouloir "abolir le second amendement" de la Constitution, qui garantit le droit de posséder des armes. Ce à quoi il a ajouté : "Si elle a la possibilité de choisir ses juges, il n'y a rien que vous puissiez faire, les gars. Quoique, avec le second amendement, peut-être qu'il y a une solution, je ne sais pas."
Sous-entendu et populisme
Devant ce qui ressemble fort à un appel aux armes, les critiques fondent sur Donald Trump. Son équipe de campagne pond alors un communiqué intitulé "Communiqué de la campagne Trump sur les médias malhonnêtes". Elle affirme que par ses propos, le candidat ne voulait rien dire d'autre que les pro-armes voteraient massivement pour lui et ainsi empêcherait Hillary Clinton d'être élue.
"Cela s'appelle le pouvoir d'unifier. Les supporters du second amendement sont très dynamiques et sont complètement unis, ce qui leur confère un grand pouvoir politique", a écrit Jason Miller, principal conseiller en communication de Donald Trump. Bien évidemment, le lobby des armes, la NRA, a de suite apporté son soutien au milliardaire.
L'enjeu de la Cour suprême
Seule la Cour suprême serait à même de modifier cet amendement. L'un des neuf postes est vacant depuis la mort mi-février du juge ultra-conservateur Antonin Scalia, et la Cour est désormais divisée entre 4 progressistes et 4 conservateurs. Il y a de fortes chances qu'il revienne au successeur de Barack Obama, dont le candidat désigné est dans les limbes devant le blocage du Sénat républicain, de nommer le nouveau juge. C'est l'un des enjeux cruciaux de cette présidentielle. Nommés à vie, ces juges ont un pouvoir énorme sur les questions de société.
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En attendant, cette nouvelle provocation de Donald Trump a scandalisé le camp Clinton. Son directeur de campagne Robby Mook l'a accusé d'utiliser un "langage dangereux" : "Une personne qui cherche à devenir président des Etats-Unis ne devrait pas lancer un appel à la violence sous quelque forme que ce soit", a-t-il souligné.
Statement from Clinton campaign manager Robby Mook on Trump's suggestion that someone should shoot Clinton: pic.twitter.com/I3RIdPOV8U — Liz Kreutz (@ABCLiz) 9 août 2016
Le Secret Service, qui assure la sécurité de hautes personnalités et notamment des deux candidats, a dit être "au courant" des commentaires de Donald Trump, sans préciser s'il avait l'intention d'enquêter.
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