Donald Trump est-il un "sociopathe" ?

Publié le 7 août 2016 à 12h10
Donald Trump est-il un "sociopathe" ?

ETATS-UNIS – Une élue démocrate du Congrès demande au parti républicain de soumettre Donald Trump, qu'elle juge "dangereux", à un examen psychiatrique. Et elle n'est pas la première à s'interroger sur la capacité du candidat républicain à diriger, un jour, la première puissance économique mondiale. Les inquiétudes commencent à poindre dans les médias américains de tous bords.

"Il est de notre devoir patriotique de soulever la question de la stabilité mentale de Donald Trump". La pétition #DiagnoseTrump (que l'on pourrait traduire par "soumettre Trump à un examen psychiatrique"), lancée le 3 août par une élue démocrate du Congrès, Karen Bass, annonce la couleur.

Les plus de 21.200 signataires, à ce jour, jugent le candidat républicain à la présidence de la première puissance économique mondiale "dangereux", notamment à cause de son "impulsivité" et de son "incapacité" à contrôler ses émotions. Ils demandent donc au Grand Old Party de soumettre leur champion à une évaluation psychiatrique.

"Trouble de la personnalité narcissique"

Premier à avoir tenter de dresser un diagnostic, le très sérieux Quotidien du Médecin avait soumis le cas Donald Trump à plusieurs éminents psychiatres et psychanalystes. Diagnostic, DSM 5 - la cinquième version de la bible de la psychiatrie - à l'appui : " trouble de la personnalité narcissique ", avec, en cas d'élection, un passage à l'acte qui n'est pas à exclure.

"Ils ne l'ont pas examiné en direct", écrivait fin juin le quotidien réservé au corps médical, mais les spécialistes "ont décrypté le tableau clinique offert par le 'festival Trump', depuis que le milliardaire à l’improbable système capillaire jaunâtre arpente la campagne américaine, à coup de déclarations fracassantes : complotisme délirant, racisme invétéré, égotisme exacerbé, machisme débridé, mépris compulsif des données scientifiques…"

Des mensonges grossiers démontables en cinq minutes

Depuis la convention de Cleveland, loin de s'être assagi pour essayer de se donner une posture présidentielle, Donald Trump enfile au contraire les polémiques, dans lesquelles il n'a rien à gagner, comme des perles. Au point que depuis plusieurs jours, les mises en cause de sa santé mentale se multiplient dans les médias américains. Et les charges viennent de tous les camps.

"Donald Trump est-il carrément fou?", se demande ainsi Eugene Robinson, plutôt classé à gauche, dans sa chronique du Washington Post , énumérant les plus récents mensonges du milliardaire. Des mensonges si énormes qu'ils sont démontables en peu d'efforts : une rencontre récente avec Vladimir Poutine qui ne s'est produite que dans son imagination, une invitation des frères Koch, de richissimes conservateurs, qu'il aurait déclinée, aussitôt démentie par les intéressés, etc.

Narcissisme exacerbé, absence d'empathie, difficultés à se contrôler

Dans le même journal, une critique encore plus embarrassante pour l'homme d'affaires est venue de l'une des figures des néoconservateurs, Robert Kagan, qui a carrément déclaré que "quelque chose ne tourne pas rond chez Donald Trump". Il écrit : "Le vrai problème est que cet homme ne peut pas se contrôler. Certaines de ses insultes sont politiquement incorrectes, d'autres sont juste puériles. Il se peut que le politiquement incorrect soit un effet secondaire de sa maladie". Des "déficiences" qui pourraient empêcher Donald Trump d'exercer la fonction suprême, conclut-il, cinglant.

Mais la charge la plus virulente est sans conteste venue de l'ex-plume de Donald Trump en personne, Tony Schwartz. "Le problème n'est pas son idéologie, mais sa personnalité impulsive et égotiste", écrit dans le New Yorker celui qui a rédigé le best-seller de Donald Trump, The Art of the Deal, (Le Plaisir des affaires). Et d'épingler les traits les plus inquiétants du candidat républicain : son obsession pour son image et pour sa propre personne, et une absence totale d'empathie. S'il devait le refaire, ajoute Tony Schwartz, il titrerait son livre "Le Sociopathe".

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La rédaction de TF1info

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