Donald Trump met de nouveau la Corée du Nord sur la liste noire des États soutenant le terrorisme

Publié le 21 novembre 2017 à 3h31, mis à jour le 21 novembre 2017 à 5h50
Donald Trump met de nouveau la Corée du Nord sur la liste noire des États soutenant le terrorisme
Source : SAUL LOEB / AFP

ENNEMI – Depuis de longs mois, les tensions entre Washington et Pyongyang ne cessent de s’intensifier. Washington entend engager de nouvelles sanctions contre les Nord-Coréens dans l’espoir de contrer les ambitions nucléaires de Kim Jong-Un. Et vient d'accuser la Corée du Nord de promouvoir le terrorisme.

La décision est symbolique mais en dit long sur l’état des relations entre les États-Unis et la Corée du Nord. Lundi, l’administration de Donald Trump a ainsi décidé d’inscrire de nouveau Pyongyang sur sa liste noire des "États soutenant le terrorisme". Les Américains entendent imposer de nouvelles sanctions au régime nord-coréen dans le but de prévenir ses ambitions nucléaires grandissantes, et ce alors que Pyongyang est de plus en plus isolée au niveau international. 

"En plus de menacer le monde de dévastation nucléaire, la Corée du Nord a  soutenu de manière répétée des actes de terrorisme international, dont des assassinats en territoire étranger", a déclaré, pour expliquer sa décision, le président américain Donald Trump. Celui-ci avait promis de trancher cette question après son récent voyage en Asie au cours duquel il a poussé sa "campagne de pression maximale" pour isoler encore davantage le pays reclus. "L'utilisation d'un agent neurotoxique par Pyongyang pour tuer Kim Jong-Nam, le demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un", en février en Malaisie, "est l'exemple le plus flagrant des attaques de la Corée du Nord contre ses dissidents à l'étranger", a réagi Anthony Ruggiero, du groupe de pression conservateur Foundation for Defense of Democracies, qui plaidait pour une telle décision à l'instar de nombreux parlementaires.

Iran, Syrie, Soudan... et Corée du Nord

Le département d’État américain a toutefois refusé de détailler les "assassinats" qui ont juridiquement permis à l’administration américaine de prendre la décision de faire entrer la Corée du Nord sur leur fameuse liste noire, évoquant des documents "classifiés". Donald Trump a par ailleurs évoqué le cas de l'étudiant américain Otto Warmbier, détenu par Pyongyang et décédé en juin après son rapatriement dans le coma. Le président américain a encore récemment accusé les Nord-Coréens de l'avoir torturé.

Le régime de Kim Jong-Un rejoint les autres ennemis des Etats-Unis inscrits sur cette liste noire: l'Iran et la Syrie et le Soudan, qui rentre toutefois progressivement dans les bonnes grâces américaines. Entre 1988 et 2008, la Corée du Nord avait déjà figuré sur cette liste noire, pour son implication présumée dans l'attentat à la bombe contre un avion sud-coréen qui avait fait 115 morts en 1987. L'administration républicaine de George W. Bush l'avait toutefois retirée dans le but de favoriser des négociations sur le nucléaire qui n’ont finalement jamais abouti.

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Une annonce avant tout "très symbolique"

"Cela aurait dû être fait il y a longtemps", a commenté Donald Trump lors de l’annonce de la décision de son administration. Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a cependant fait savoir devant la presse que cette mesure était avant tout une annonce "très symbolique". "On continue à accroître la pression sur le régime de Kim Jong-Un pour qu'il comprenne que ce sera de pire en pire s'il refuse de négocier", a affirmé le secrétaire d'État américain.

Selon le département d'Etat américain, Pyongyang figurant sur cette liste noire signifie que le pays s’expose à de nouvelles sanctions qui peuvent pénaliser des personnes et des pays qui maintiennent des échanges commerciaux avec la Corée du Nord. Mardi, le département du Trésor doit annoncer une nouvelle salve de sanctions d’un niveau sans précédent, selon les déclarations de Donald Trump. Il s'agit d'"étendre à de nouvelles entités" des punitions unilatérales ciblées prises par le passé, notamment contre une banque chinoise, a souligné Rex Tillerson.

"L'impression générale" est que la pression exercée par les sanctions déjà en vigueur "a un impact significatif sur la Corée du Nord", a-t-il souligné, évoquant notamment les sanctions concernant les importations de pétrole. Après deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptées cet été en réponse à de nouveaux essais balistiques et nucléaires, les sanctions multilatérales ont été nettement durcies. Et les Etats-Unis incitent le reste de la communauté internationale à prendre aussi des sanctions unilatérales. Washington demande notamment à la Chine, principal partenaire commercial de la Corée du Nord, de lâcher définitivement son voisin. Les Etats-Unis espèrent qu'une fois totalement isolé, soumis à un blocus économique draconien et sous la menace de l'option militaire souvent brandie par le président américain, Kim Jong-Un finira par accepter des négociations sur son programme nucléaire.

La plupart des experts estiment toutefois qu'il ne renoncera jamais à l'arme atomique, qu'il considère comme l'assurance-vie de son régime. "Nous avons toujours espoir dans la démocratie", a assuré Rex Tillerson, qui a récemment évoqué des "canaux de communication" ouverts avec Pyongyang en l'attente d'un "signe" du dirigeant nord-coréen pour envisager des discussions. Il a souhaité la poursuite de la "période de calme" en cours, aucun tir de missile ni essai nucléaire nord-coréen n’ayant été observé depuis le 15 septembre.


La rédaction de TF1info

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