ENVIRONNEMENT – Selon différents sondages, une majorité d’Américains sont pour une action du gouvernement fédéral contre le changement climatique. Pourtant, le dérèglement global du climat continue de diviser les conservateurs américains à rebours de l’opinion nationale et mondiale.
"Je ne crois pas au changement climatique. (…) C’est juste la météo". Interrogé sur CNN jeudi 24 septembre, à la suite des appels du pape François depuis Washington à agir sur le climat, Donald Trump, chouchou des sondages des primaires républicaines pour l’élection présidentielle de 2016, a lancé une nouvelle bombe contre le consensus scientifique autour du dérèglement climatique qu’il qualifie de "canular".
"On a appelé ça le réchauffement de la planète, le changement climatique, maintenant ils appellent ça une météo extrême, a ajouté le candidat à la Maison blanche, c'est nouveau, car la météo semble être un peu plus extrême". Une saillie qui (malheureusement) n’étonne pas outre-Atlantique où les climatosceptiques [ndlr, les critiques des résultats des experts du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec)] sont loin d'avoir disparu.
Un climatosceptique parmi d’autres
Car, Donald Trump n’est pas le seul candidat républicain qui réfute le changement climatique en cours.
Parmi les candidats républicains
aux primaires, les positions climatosceptiques sont courantes, voire majoritaires, avec des arguments qui remettent en cause l’expertise des scientifiques.
Pour le candidat Ted Cruz
, sénateur du Texas, les scientifiques sont par exemple à côté de la plaque car "les données satellites des 17 dernières années démontrent qu’il n’y a pas de réchauffement climatique". Et la responsabilité humaine sur le climat est elle aussi mise en doute par les conservateurs,
à l’image de Marc Rubio
, sénateur républicain de Floride, pour qui "le climat a toujours changé", avec ou sans l’homme.
Mais à rebours de l’opinion américaine
Alors comment expliquer cette opposition, à rebours de l’opinion internationale, majoritairement convaincue de l’existence changement climatique, propre à la politique américaine ? Selon une étude de l’université de Standford,
relayée en janvier dernier par The New York Times
, plus de 70% des Américains sont pourtant favorables à une action du gouvernement fédéral américain en faveur de lutte contre le dérèglement climatique, notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et même l’électorat républicain est majoritairement prêt à soutenir un candidat qui lutterait pour préserver le climat.
Mais "Le climato-scepticisme que nous connaissons [En Europe] n’a rien à voir avec celui du monde anglo-saxon, qui est beaucoup plus virulent, beaucoup mieux organisé et surtout extrêmement politisé, voire idéologisé", expliquait début septembre un climatologue de l'Académie des sciences aux Echos . Selon une enquête du site américain Alternet , les divisions autour du changement climatique sont en effet entretenues par des think-tanks conservateurs puissants, financés par les industriels comme ExxonMobil ou BP. Leurs thèses sont ensuite fortement relayées par les médias conservateurs, comme Fow News, réfractaires au changement climatique et ses conséquences. Un bon moyen de contester la pertinence des quelques mesures et promesses environnementales sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre prônées par l’administration Obama.
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