NOUVEAU REVERS - Les premiers pas de Donald Trump à la Maison Blanche n’ont pas été de tout repos. Voilà 20 jours qu'il est au pouvoir, et après la confirmation de la suspension de son décret anti-immigration, rien ne semble se passer comme il l'avait prévu.
Cascade de polémiques, cote de popularité plombée, craquements au sein de son propre parti, revers judiciaires : Donald Trump avait probablement rêvé de débuts à la Maison Blanche plus triomphants. Arrivé au pouvoir sans la moindre expérience politique, l'homme d'affaires septuagénaire achève sa troisième semaine dans le Bureau ovale sur un camouflet : la justice a confirmé la suspension de son décret sur l'immigration dont il avait fait un symbole.
Un président qui divise
Au-delà des orientations politiques, son style - provocateur, abrasif - a contribué à galvaniser ses opposants et a piqué au vif une partie de la société américaine entrée, avec détermination, en "résistance". Le "président Trump" a poussé des millions d'Américains dans les rues, braqué une partie de l'administration. Et, sur le front diplomatique, réussi à irriter nombre de dirigeants de grands pays alliés, de l'Australie à l'Allemagne. Loin de son discours de victoire du 8 novembre qui avait brièvement laissé entrevoir une tonalité rassembleuse - "L'heure est venue de panser les plaies de la division" - Donald Trump a clairement fait le choix de s'adresser à sa base électorale. Et à elle seule.
Le "Muslim ban" comme un symbole
Engagé dans un combat judiciaire qui s'annonce long et ardu, et pourrait se terminer devant la Cour suprême, sur son décret anti-immigration, signé au nom de la lutte contre le terrorisme. La décision jeudi d'une Cour d'appel de San Francisco, qui a confirmé sa suspension, est un revers de taille. Le clan Trump souligne, à raison, que la justice ne s'est pas prononcée sur le fond et que l'affaire est loin d'être tranchée. Mais le symbole est fort. Comme le fait que les trois juges qui l'ont désavoué à l'unanimité aient été nommés par des présidents démocrates comme républicain : Jimmy Carter, George W. Bush et Barack Obama. A l'international, la brutalité de cette mesure, même suspendue, a fortement ternie l'image de Trump et du pays.
Sa personnalité en question
Comme durant la campagne, et ce, malgré son nouveau costume de président, le milliardaire poursuit dans son style très "rentre dedans". Et la façon - passionnelle, personnelle - dont il a réagi et ses attaques d'une extrême virulence contre certains juges et les tribunaux en général, surprennent et surtout inquiètent. Son décret anti-immigration toujours bolqué par les juges ? Trump dégaine son compte Twitter pour donner "RENDEZ-VOUS AU TRIBUNAL", comme on le fait pour organiser une bagarre... La collection de vêtements de sa fille Ivanka n'est plus vendue par la chaîne de magasins Nordstrom ? Il s'épanche à nouveau sur le réseau social, quitte à risquer le conflit d'intérêts... "Une des raisons pour lesquelles le président a été élu est qu'il dit ce qu'il pense, rappelait jeudi Sean Spicer, son porte-parole. Il ne se retient pas, il est sincère. Il ne va pas juste s'asseoir et regarder". On l'avait bien remarqué, au point qu'un député républicain veut diligenter un psychologue à la Maison Blanche.
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