DÉTRESSE - Près de trois mois après la mort de Serge Taulou, un Français travaillant à Yaoundé, sa famille a mis une cagnotte en ligne pour financer son rapatriement. Celui-ci est en effet particulièrement coûteux. Et les pouvoirs publics refusent un soutien financier.
Le 19 octobre dernier, Serge Taulou décédait à Yaoundé, au Cameroun. C'est là que ce Français de 46 ans, originaire de Dordogne, s'était installé pour raison professionnelle. C'est aussi là que son corps se trouve toujours. En cause : les frais de rapatriement en France de la dépouille, trop élevés pour ses proches.
La famille Taulou est en effet confrontée à une impasse, rapporte Sud-Ouest ce vendredi. L'entreprise qui a embauché ce Périgourdin pour dispenser des formations agricoles durant six mois n'avait pas contracté d'assurance rapatriement. Selon la sœur du défunt, Élisabeth Taulou, qui se confie au quotidien régional, l'employeur a cependant pris en charge les frais d'hospitalisation de Serge, décédé d'une septicémie foudroyante. Mais les coûts pour ramener sa dépouille sont trop élevés, à savoir 8.000 euros.
"J’aurais souhaité pouvoir répondre à votre attente"
Une somme colossale, selon sa famille. Pour plaider sa cause, celle-ci a contacté l'Elysée. Réponse du chef de cabinet de François Hollande ? "J’aurais souhaité pouvoir répondre à votre attente, mais je suis au regret de vous informer que la présidence de la République ne dispose pas de crédits lui permettant de satisfaire votre demande". Même rigueur budgétaire du côté de la mairie de Lalinde, où vit la sœur de Serge : la municipalité applique une "stricte mobilisation des fonds publics au bénéfice du service public ou des actions d’utilité publique".
Face à l'impuissance des pouvoirs publics, la famille va se résoudre à une inhumation au Cameroun. Notamment car les frais de morgue s'élève à 500 euros par mois environ. "Nous n'avons pas le choix", déplore Élisabeth Taulou auprès de Sud-Ouest, assurant qu'une exhumation, afin de procéder à un enterrement en France, aura lieu le jour où les fonds seront réunis. Pour ce faire, une cagnotte a été mise en place sur Internet. La somme récoltée avoisine les 500 euros à ce jour.