Tirs de missiles à Erbil : ce que l'on sait de cette attaque revendiquée par l'Iran

par Charlotte ANGLADE
Publié le 13 mars 2022 à 9h17, mis à jour le 13 mars 2022 à 13h34
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Source : TF1 Info

Des missiles balistiques ont été tirés ce dimanche depuis l'extérieur de l'Irak sur Erbil, capitale du Kurdistan irakien, affirment les forces de sécurité kurdes.
Il n'y aurait aucune victime à déplorer, selon un premier bilan.
Cette attaque, revendiquée par l'Iran, intervient dans un contexte politique tendu.

Douze "missiles balistiques" tirés "hors des frontières de l'Irak, et plus précisément de l'est", ont visé, ce dimanche 13 mars, Erbil, la capitale du Kurdistan d'Irak, ont affirmé les forces de sécurité kurdes. Le Premier ministre du Kurdistan, Masrour Barzani, a condamné "cette attaque terroriste lancée contre plusieurs secteurs d'Erbil". "Nous appelons les habitants à garder le calme", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Que visait cette attaque ?

Dimanche avant l'aube, un correspondant de l'AFP à Erbil, dans le nord de l'Irak, a entendu trois explosions. L'attaque a été menée avec "douze missiles balistiques tirés contre un quartier d'Erbil et qui visaient le consulat américain", selon un communiqué de l'unité de lutte antiterroriste du Kurdistan.

Ce dimanche en fin de matinée, le gouvernement iranien a rapporté la revendication des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique d'Iran. Ils disent avoir ciblé "un centre stratégique" israélien, près d'une semaine après la mort, en Syrie, de deux hauts gradés leur armée, tués dans une attaque imputée à Israël. "Le régime sioniste (Israël, ndlr) paiera pour ce crime", promettaient, mardi dernier, les Gardiens dans un communiqué.

Quel bilan humain et matériel ?

"Il n'y a pas de pertes humaines, que des dommages matériels", indique ce même communiqué. De son côté, un porte-parole du département d'État américain a assuré qu'il n'y avait "ni dommage, ni victime dans aucune des installations du gouvernement américain".

La chaîne de télévision locale Kurdistan24, dont les studios se trouvent non loin de nouveaux locaux du consulat américain, a publié sur les réseaux sociaux des images de ses bureaux endommagés, avec des pans effondrés du faux plafond et du verre brisé.

Dans quel contexte ont été tirés ces missiles ?

Les tirs contre Erbil interviennent non seulement près d'une semaine après la mort de deux hauts gradés des Gardiens de la Révolution en Syrie, mais aussi après une recrudescence, depuis le début de l'année, d'attaques à la roquette ou aux drones armés en Irak. Fin janvier, six roquettes ont ainsi été tirées sur l'aéroport international de Bagdad, sans faire de victimes. À Erbil, la dernière attaque du genre remonte à septembre, quand des "drones armés" ont visé l'aéroport.

En novembre, les services de sécurité du Premier ministre irakien avaient par ailleurs assuré que le Premier ministre Mustafa al-Kazimi avait échappé à une "tentative d'assassinat". Celle-ci aurait été menée par un drone piégé.

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L'attaque de ce dimanche intervient aussi au moment où les négociations sur le nucléaire iranien, sur le point d'aboutir, ont été brutalement suspendues, suite à de nouvelles exigences de Moscou. Conclu par l'Iran d'un côté, et les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l'Allemagne de l'autre, ce pacte était censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions qui asphyxient son économie.

Mais il s'est délité en 2018 après le retrait de Washington, décidé par Donald Trump, qui a rétabli ses mesures contre l'Iran. En réaction, l'Iran s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire. Les négociations avaient repris après l'élection de Joe Biden à la Maison Blanche.


Charlotte ANGLADE

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