Joe Biden a déclaré vendredi que la décision de la Cour suprême annulant le droit à avorter était une "erreur tragique".Reconnaissant son impuissance, il a appelé les électeurs à se mobiliser pour donner une majorité démocrate au Congrès.Une loi fédérale protégeant l'avortement pourrait alors être votée.
Faute de mieux, Joe Biden a les prochaines élections dans le viseur. Dans une allocution en réaction à la décision de la Cour suprême de révoquer le droit à l'avortement, le président américain a souligné l'importance des législatives de mi-mandat, prévues à l'automne, afin de pouvoir combattre cette décision.
"Cela ne veut pas dire que le combat est terminé"
"De mon point de vue, aujourd'hui est un jour très triste pour les États-Unis", a assuré Joe Biden, "mais cela ne veut pas dire que le combat est terminé". Le président américain a ainsi rappelé que le seul moyen pour protéger le droit à l'avortement était de voter une loi fédérale en ce sens au Congrès américain. "Aucune action exécutive de la part du Président ne peut faire cela", a précisé Joe Biden, reconnaissant sa propre impuissance et se tournant par conséquent vers les électeurs.
"Les électeurs doivent faire entendre leur voix", a appelé Joe Biden. En l'état, le parti démocrate n'a pas une majorité suffisamment importante pour faire adopter une telle loi au sein du Congrès. Le président a donc appelé les Américains à se mobiliser "dans les urnes" afin de changer la situation. "Cet automne, vous devez élire plus de sénateurs et de représentants qui légiféreront et protégeront ce droit", a insisté le chef de l'État dans son allocution.
Joe Biden a par ailleurs alerté les Américains sur le fait que d'autres droits étaient dans le viseur de la Cour suprême. Citant l'argumentaire de Clarence Thomas, un des juges qui a voté pour la révocation de "Roe v. Wade", Joe Biden a prévenu que le droit à la contraception ou encore le mariage pour tous pourraient être remis en question. Face au "chemin extrêmement grave qu'a pris la Cour", Joe Biden s'est donc tourné vers ses électeurs.
Si sa marge de manœuvre est réduite, Joe Biden a cependant assuré qu'il s'engageait "à faire tout ce qui est en [son] pouvoir pour protéger les droits des femmes". Il a précisé qu'il continuerait à protéger le droit des Américaines à voyager pour se rendre dans un État où l'avortement reste légal, ainsi que l'accès aux pilules abortives, utilisées en tout début de grossesse.
"Le Congrès doit agir", a néanmoins conclu le président. Dans de nombreux États, les élections de mi-mandat seront donc polarisées autour de la protection du droit à l'avortement. Cet appel à la mobilisation intervient alors même que la côte de popularité du président est chancelante et que les législatives qui s'annoncent difficiles pour son camp démocrate.