Des milliers de sorcières torturées et tuées il y a trois siècles vont être graciées par l'Écosse

Publié le 6 janvier 2022 à 19h29
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Source : Sept à huit

RÉHABILITATION - Torturées et exécutées pour des soupçons de sorcellerie, des milliers de victimes, dont une majorité de femmes, pourraient être graciées par le gouvernement écossais, des siècles après les faits. Un projet de loi a reçu le soutien de la Première ministre du pays.

Plusieurs siècles après la mort de milliers de femmes soupçonnées d’être des sorcières et exécutées en Écosse, des militants ont peut-être bientôt obtenu justice. Ces 3837 victimes, dont 84% de femmes, pourraient recevoir des excuses officielles de la part de l’État, puisqu'un projet de loi déposé au parlement écossais, visant à effacer le nom des personnes accusées, a obtenu le soutien de Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise.  

Près de trois siècles après l’abrogation de la loi sur la sorcellerie, qui fixait les punitions qu’encouraient les femmes accusées, à savoir la peine de mort, elles sont sur la bonne voie pour obtenir les excuses du gouvernement, au terme d’une campagne de deux ans menée par le groupe des Sorcières d’Écosse. Parmi ces victimes, deux tiers ont été exécutées et brûlées, rapporte le Guardian.

Ce projet de loi, qui réhabiliterait ces victimes, se situe dans le sillage d’une décision de la Chambre des représentants du Massachusetts, aux États-Unis, qui a reconnu en 2001 l’innocence des sorcières condamnées à Salem - une série de procès qui avaient mené à l’exécution de 20 personnes à la fin du 17e siècle.

"Nous avons exécuté cinq fois plus de personnes qu'ailleurs en Europe"

Entre 1563 et 1736 plus précisément, nombre de femmes étaient en effet soupçonnées d’être à l’origine de malédictions et d’entretenir des pratiques satanistes, et étaient ainsi torturées pour obtenir leur aveu puis exécutées - souvent étranglées puis brûlées. Les croyances de l'époque faisaient d'elles les responsables d’incidents et d’épisodes malchanceux, comme des catastrophes naturelles ou des famines, si bien que la chasse aux sorcières tournait à l’obsession dans certaines régions, donnant lieu à cinq "grandes chasses aux sorcières écossaises" et une série de procès, poursuit le quotidien britannique. 

À l’échelle mondiale, plus de 200.000 procès en sorcellerie auraient eu lieu et 50.000 à 100.000 femmes ont été brûlées, mais ces chasses ont été particulièrement violentes en Écosse, relève Le Monde

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Claire Mitchell QC, qui dirige la campagne des Sorcières d'Écosse, a exigé en plus des excuses officielles du gouvernement un monument national pour les victimes de ces chasses aux sorcières. "Par habitant, entre le 16e et le 18e siècle, nous avons exécuté cinq fois plus de personnes qu'ailleurs en Europe, dont une grande majorité de femmes", a-t-elle déclaré au Sunday Times. "Pour mettre cela en perspective, à Salem, 300 personnes ont été accusées et 19 personnes ont été exécutées. En Écosse, nous excellions parfaitement à trouver des femmes à brûler. Les personnes exécutées n'étaient pas coupables, elles devraient donc être acquittées."

"Il est juste que ce tort soit réparé, que ces personnes qui ont été criminalisées, pour la plupart des femmes, soient pardonnées", a estimé quant à elle la députée Natalie Don, à l’origine de ce texte de projet de loi, qui devrait être voté d’ici l’été 2022, rapporte Le Monde.


La rédaction de TF1info

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