EN AVANCE - De très nombreux Américains ont voté avant le 3 novembre pour ce scrutin présidentiel bousculé par la pandémie de Covid-19. Un facteur qui nourrit des inquiétudes sur la lisibilité des résultats qui doivent être rendus dans la nuit.
Le compteur grimpait ces dernières semaines. Comme attendu, c’est un niveau record qu’on atteint les votes anticipés ce mardi 3 novembre. Selon le comptage du Elections Project, plus de 100 millions d’électeurs ont fait valoir leur voix avant le jour officiel du scrutin, que ce soit en envoyant leur bulletin par la poste ou en votant en personne avant l’ouverture officielle des bureaux de vote.
D’après le site, géré par l’Université de Floride, ce chiffre représente plus de 72% du nombre total des votes exprimés en 2016, lors de l’élection qui avait vu Donald Trump triompher sur Hillary Clinton. Environ 57 millions d’électeurs avaient alors déposé leur bulletin précocement, d’après la US Election Assistance Commission, une agence publique. Au Texas en particulier, l’un des 10 Etats-clefs cette année, le nombre de votes par anticipation dépasse le nombre total des suffrages exprimés en 2016.
#earlyvote morning update 11/3 At least 100 million people voted prior to Election Day in the 2020 general election 🥳 https://t.co/s8K2xFDeSA pic.twitter.com/e4uqPKq3Iz — Michael McDonald (@ElectProject) November 3, 2020
Dans un contexte de pandémie de Covid-19, les États ont revu les dispositifs de vote anticipé pour éviter les regroupements le 3 novembre. Mais ce facteur est venu alimenter de nombreuses tensions tout au long de la campagne électorale, qui pourraient peser sur les suites du scrutin. Le président sortant, Donald Trump, a affirmé à de nombreuses reprises que le vote par correspondance alimenterait des fraudes et pourrait "truquer" le résultat.
Alors que le candidat républicain a plusieurs fois fait planer un doute sur sa volonté d’assurer une transition démocratique en cas de défaite face à Joe Biden, l’ampleur inédite du vote par correspondance pourrait aussi faire durer l’attente. Chaque Etat organise à sa façon le dépouillement de ces bulletins, qui nécessitent un processus de vérification plus long – notamment la comparaison des signatures des électeurs avec les registres. Associé à des craintes sur les délais d’acheminement par l’US Postal, ce facteur laisse craindre que le comptage des votes – et donc la désignation du prochain président des Etats-Unis – puisse durer bien après le soir de l’élection.