NOUVELLE GUERRE FROIDE - Durant une audition au Sénat jeudi matin, les services américains de renseignement ont encore accusé le gouvernement russe. En cause, son ingérence dans l'élection américaine.
Washington persiste et signe. Une semaine après avoir expulsé 35 diplomates russes, soupçonnés d'ingérence dans l'élection présidentielle du 4 novembre dernier, les services américains de renseignement campent sur leur position. Devant le Sénat ce jeudi, ils ont tancé les responsables du gouvernement russe, qu'ils accusent d'avoir orchestré la manœuvre.
"Nous estimons que seuls les plus hauts responsables russes ont pu autoriser les vols et publications de données liées à l'élection américaine", précise les services américains dans leur témoignage écrit et lu devant le Sénat. Avant d'en rajouter une couche, en martelant que "la Russie a utilisé des techniques et méthodes informatiques pour chercher à influencer l'opinion publique en Europe et en Eurasie".
"Position encore plus agressive dans le cyber-domaine"
Dans son témoignage oral, le directeur du renseignement américain James Clapper, qui coordonne les 17 agences américaines d'espionnage, a également lancé que la Russie avait "clairement pris une position encore plus agressive dans le cyber-domaine, en accroissant ses opérations d'espionnage informatique, faisant fuiter les données recueillies et visant les réseaux d'infrastructures clés".
Preuve de son agacement, Barack Obama avait annoncé la semaine dernière - outre l'expulsion des diplomates - la fermeture de deux propriétés dans le nord-est des Etats-Unis considérées comme des bases utilisées par ces agents. Des mesures à la hauteur de l'affront infligé selon les Etats-Unis par la Russie, accusée d'avoir orchestré des piratages informatiques ayant mené au vol et à la publication de milliers d'emails de responsables démocrates, au détriment de la candidate Hillary Clinton.
Les services chinois également dans le coup ?
Preuve que les données américaines constituent l'objet de toutes les convoitises, elles seraient également infiltrées par les services chinois. C'est ce que James Clapper a indiqué, même si les services de renseignement et les experts privés "ont observé une certaine réduction de l'activité" chinoise.
Des tentatives d'intrusion qui ne datent pas d'hier : déjà, en 2014, les Etats-Unis avaient tapé du poing sur la table contre les activités de piratage chinoises, engageant à l'époque des poursuites judiciaires pour piratage informatique et espionnage économique contre cinq responsables militaires chinois.