Candidats aux élections, ils ne reconnaissent pourtant pas le résultat de la dernière en date.Ces républicains nient la victoire de Joe Biden en 2020 : on les appelle les "négateurs".Ils sont nombreux à se présenter aux élections de mi-mandat, le 8 novembre.
À l'occasion du scrutin de mi-mandat, le 8 novembre, près de 60% des électeurs américains auront l'occasion de voter pour un candidat "négateur"("deniers", en anglais), c'est-à-dire qui ne reconnaît pas la défaite de Donald Trump à la présidentielle en 2020. Ces élections doivent notamment renouveler entièrement la Chambre des représentants, un tiers du Sénat, et 36 gouverneurs.
Une étape cruciale pour la présidence de Joe Biden, qui peut perdre la majorité dans chacune des chambres du Congrès, et voir l'application de la politique décidée à Washington freinée au niveau des États. Avant même l'élection de 2020, Donald Trump avait instillé parmi ses partisans un doute quant à la régularité du scrutin. Cette croyance, jamais démontrée ni au niveau national, ni au niveau local, s'était révélée lors de l'invasion du Capitole le 6 janvier 2021, qui visait à empêcher la certification du vote par le Congrès.
199 candidats fermement "négateurs"
Le site spécialisé FiveThirtyEight a relevé que 199 candidats républicains au scrutin du 8 novembre avaient explicitement nié la légitimité du résultat de l'élection de 2020, parmi les 552 qui briguent un siège - soit près de 40%. Soit ils se sont contentés d'une déclaration, soit ils ont engagé une action légale pour renverser les résultats, précise le site. On peut ajouter à ce nombre déjà conséquent de "négateurs", ceux qui se sont contentés de mettre en doute le résultat de 2020, sans jamais le contester explicitement.
Et peut-être plus révélateurs encore sont les 122 candidats républicains dont il est impossible de connaître la position, deux ans après les évènements : contester frontalement le récit de l'ancien président Trump peut coûter cher au sein du parti républicain, et seuls 77 des candidats validés par le parti ont reconnu sans réserve la victoire de Joe Biden.
"Bébés-Trump"
Car Donald Trump a soutenu ou parrainé près de 250 candidats républicains en lice le 8 novembre, une génération aux portes du Congrès surnommée les "bébés-Trump" par la presse américaine. Pour chacun d'entre eux, l'adhésion à la thèse de l'élection volée semble être le minimum requis.
"Négatrice" parmi les plus affirmées, Kari Lake est ainsi candidate au poste de gouverneur de l'Arizona. Cette ancienne présentatrice vedette d'une télévision locale, qui a alterné les engagements entre démocrates et républicains, est devenue une des plus ferventes partisanes de l'ancien président. Elle-même se présente d'ailleurs au scrutin du 8 novembre, non comme candidate républicaine, mais comme la "candidate de Trump". Lorsque CNN lui a demandé si elle accepterait le résultat du vote quel qu'il soit, la candidate de 53 ans a répondu : "Je vais gagner l'élection, c'est le résultat que j'accepterai".
"Vague rouge géante"
C'est un des paradoxes apparents des candidatures des "négateurs" républicains. Pourquoi se présenter à des élections si on est convaincu qu'elles sont truquées en faveur des démocrates ? Donald Trump lui-même résout l'équation en demandant à ses partisans une "vague géante rouge" (de la couleur emblématique du parti républicain, NDLR) le jour du vote, seule à même d'empêcher la triche supposée du camp d'en face, selon lui - une rhétorique qu'il avait déjà utilisée lors de la campagne présidentielle.
La tension "négatrice" traverse d'ailleurs tout le pays, de nombreux militants républicains se faisant par exemple un devoir de surveiller les boîtes de vote par correspondance, soupçonnant les démocrates de les saturer de votes, jusqu'à imposer leur présence dissuasive à proximité de celles-ci.
Certains "négateurs" républicains présentent un pedigree encore plus radical. Ainsi J.R. Majewski, candidat à la Chambre des représentants dans une circonscription de l'Ohio, faisait partie des manifestants qui ont envahi le Capitole le 6 janvier 2021. Tenant le scrutin de la présidentielle comme illégale, ils entendaient empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, que devait voter le Congrès ce jour-là. Il appartient ainsi à la "poignée de républicains qui avaient obéi à l'appel de Donald Trump de marcher sur le Capitole", comme l'écrivait récemment le New York Times, et qui "se battent maintenant pour retourner à Washington comme députés".
Deux ans après la présidentielle et l'invasion du Capitole, cette vague de "négateurs", partisans jusqu'au-boutistes de Donald Trump, au point d'en épouser le récit irrationnel, pourrait faire son entrée légale au Congrès. Selon les pronostics des sondeurs, 116 d'entre eux sont bien placés pour obtenir un siège à la Chambre des représentants, parmi les 435 qu'elle comprend, soit plus du quart. Le Sénat semble moins largement concerné, même si trois "négateurs" pourraient y entrer, et rejoindre les sept autres déjà en place, dont le siège n'est pas remis en jeu cette année.
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