Ce dimanche, les Espagnols ont voté lors des élections législatives.Malgré les sondages, donnant le Premier ministre largement battu, la droite espagnole n'a devancé que de justesse les socialistes, et n'obtient ainsi pas la majorité à l'Assemblée.Ce lundi, les tractations vont donc commencer entre le Pedro Sánchez et son rival conservateur, afin d'éviter de nouvelles élections.
La totalité des sondages le donnait perdant. Et pourtant, Pedro Sánchez pourrait bien rester à son poste. La droite a beau être arrivée en tête ce dimanche soir, le triomphe espéré par le conservateur Alberto Núñez Feijóo n'a pas eu lieu. Sans majorité, il va même devoir entamer dès ce lundi des tractations avec le Premier ministre espagnol pour éviter de nouvelles élections.
Après dépouillement de plus de 99,3% des suffrages, le Parti populaire (PP, droite) d'Alberto Núñez Feijóo a remporté 136 sièges sur un total de 350 que compte le congrès des députés, soit 47 de plus qu'il y a quatre ans, loin devant les 122 sièges des socialistes, mais ce résultat est nettement inférieur à l'objectif de M. Feijóo, qui visait 150 sièges. Le parti d'extrême-droite, Vox, son seul allié potentiel, en a gagné 33. Ils ne totalisent donc à eux deux que 169 sièges, loin de la majorité absolue, qui est de 176.
Le parti socialiste crée la surprise
Devant des militants euphoriques - criant "No pasarán" ("Ils ne passeront pas !"), fameux slogan antifasciste de la Guerre civile (1936-1939) -, le Premier ministre a revendiqué sa capacité à continuer à diriger l'Espagne. "Le bloc rétrograde du Parti populaire et de Vox a été battu. Nous sommes beaucoup plus nombreux à vouloir que l'Espagne continue à avancer et il en sera ainsi", a-t-il lancé.
Avec ses 153 députés, l'alliance PSOE/Sumar aura donc besoin du soutien de plusieurs formations régionalistes comme les catalans d'ERC ou les basques de Bildu, formation considérée comme l'héritière de la vitrine politique de l'ETA. Mais ils devront aussi s'assurer de l'abstention du parti de l'indépendantiste catalan Carles Puigdemont, Junts per Catalunya (JxCat), dont les dirigeants ont déjà prévenu qu'ils n'aideraient pas M. Sánchez à rester au pouvoir sans contrepartie.
Si toutes ces conditions sont réunies, Pedro Sánchez pourrait alors rassembler sur son nom 172 députés, soit plus que le chef du PP, ce qui lui suffirait lors d'un deuxième vote d'investiture par le Parlement, où seule une majorité simple est requise.
Dans le cas contraire, l'Espagne, qui a déjà connu quatre élections générales entre 2015 et 2019, se retrouverait dans une situation de blocage politique et serait condamnée à un nouveau scrutin. Vainqueur de justesse sur le papier de ce scrutin, M. Feijóo a, lui, revendiqué le droit de former un gouvernement.
Le PP a "gagné les élections" et "notre obligation maintenant est d'éviter que ne s'ouvre une période d'incertitude en Espagne", a-t-il lancé depuis le balcon du siège du parti.
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