INTERVIEW - Jusqu'au 3 novembre, la journaliste et correspondante à la Maison-Blanche Laurence Haïm décrypte pour LCI.fr la dernière ligne droite de cette folle course à la présidence.
Le jour J est arrivé. Ce mardi 3 novembre, les Américains vont choisir qui de Donald Trump ou Joe Biden occupera le poste de président des États-Unis pour les quatre prochaines années. Même si les sondages donnent depuis plusieurs semaines l'avantage au candidat démocrate, les dés sont loin d'être jetés, comme ce fut le cas lors de la présidentielle de 2016, quand Hillary Clinton était elle aussi en tête des enquêtes d'opinion.
D'ici là, Laurence Haïm décrypte tous les jours depuis Washington l'actualité de la campagne. Au menu ce lundi : l'ambiance sur place à quelques heures d'une élection décisive pour les États-Unis.
Il y a une espèce de chape de plomb qui est tombée sur la capitale. (...) La Maison-Blanche, c'est devenu Fort Alamo
Laurence Haïm
Alors que l'élection approche à grand pas, quelle ambiance pour les deux campagnes ?
Donald Trump fait une fin de campagne classique en sillonnant de nombreuses villes, en faisant quatre, cinq, six meetings par jour. Joe Biden essaye de faire la même chose mais en fait quand même moins que son concurrent républicain. Le président se concentre clairement sur les États-clés parce que c'est là que ça va compter. Ces derniers jours, on remarque un resserrement des écarts entre lui et Biden. Par exemple, en Pennsylvanie, Biden dominait Trump de dix points il y a une semaine. Désormais, il a cinq points de plus. C'est pourquoi cet État est particulièrement important pour les deux candidats.
Et quelle est l'atmosphère dans le pays, plus particulièrement à Washington ?
Je n'ai jamais vu ça ! Il y a une espèce de chape de plomb qui est tombée dans la capitale, et plus spécifiquement dans le périmètre autour de présidence. La Maison-Blanche, c'est devenu Fort Alamo. C'est un camp retranché. Il y a des grilles partout sur plus d'un kilomètre. On ne peut pas l'approcher. Je pense que tous les ingrédients sont là pour des débordements. Toutes les équipes de télévision commencent à s'installer, des gens viennent avec des haut-parleurs pour diffuser leur message, se faire interviewer, prier. On a l'impression que nous sommes dans une Amérique qui veut montrer qu'elle va exister le soir de l'élection.
Doit-on vraiment s'attendre à des débordements dans la nuit de mardi à mercredi ?
J'espère que le résultat va être, pour l'un ou pour l'autre, extrêmement fort et tranché. Parce que si ça n'est pas le cas, je suis assez pessimiste et je pense que tout peut arriver. Il n'y a aucun des deux camps qui veut voir son candidat perdre mais c'est beaucoup plus radical que dans une élection traditionnelle. Il y aune attente passionnelle des deux côtés, c'est pour ça que je m'inquiète. S'il y a une victoire franche, tout va dépendre de la manière dont Donald Trump va gérer la suite. Tout ce qu'il dira aura une importance considérable pour ses militants, qui attendent des ordres de lui. Mardi soir, il faudra surveiller les déclarations et les tweets du président. En tant que journalistes, on va avoir pour la première fois dans cette élection un immense problème : celui de savoir quoi faire de ces tweets ou déclarations sur des États où les bulletins sont encore en train d'être comptés.
24 heures avant . Les equipes de televisons commencent à s'installer devant les grilles protègeant la Maison Blanche. Et quelques personnes viennent déjà avant les manifestations qui commenceront demain ... le monsieur là a un tee shirt trump " make america great again " pic.twitter.com/tXquvf7XsF — LAURENCE HAIM (@lauhaim) November 2, 2020
L'entourage de Donald Trump est-elle prête à contester le résultat ?
Donald Trump aurait dit qu'il allait très rapidement déclarer victoire même si tous les votes n'était pas comptés, selon le site Axios. Ça a fait beaucoup de bruits aux États-Unis. Donc, dimanche, Donald Trump a convoqué en urgence les journalistes présents dans Air Force One pour démentir cette information. Mais il a dit cependant qu'il souhaite avoir un président très vite le soir de l'élection. Il a ensuite ajouté que ses avocats étaient prêts à intervenir pour contester les résultats. C'est pour ça que je dis qu'il faut qu'il y ait un résultat fort et tranché car il peut y avoir un scénario catastrophe, où il n'y aura pas 24 heures mais des semaines d'attente.
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