EN DIRECT - Mali : une délégation ouest-africaine rencontre le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta

Publié le 21 août 2020 à 11h25, mis à jour le 22 août 2020 à 13h52

Source : JT 13h Semaine

TROUBLES - Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, renversé mardi par un coup d'Etat militaire après une mutinerie acclamée par des manifestants, a annoncé sa démission dans la nuit de mardi à mercredi. La junte militaire a annoncé son intention d'installer un président de transition.

Ce live est à présent terminé. 

DIPLOMATIE

La délégation ouest-africaine, attendue samedi à Bamako, rencontrera dans la soirée le président malien déchu Ibrahim Boubacar Keïta, après une réunion avec les militaires qui l'ont forcé à démissionner et ont pris le pouvoir mardi au Mali, a indiqué un membre de cette délégation.

ENGIN EXPLOSIF

Quatre soldats maliens ont été tués et un grièvement blessé samedi par un engin explosif au passage de leur véhicule dans le centre du Mali, ont indiqué des sources concordantes. "Un véhicule des militaires du Garsi, le Groupe d'action rapide de surveillance et d'intervention, a sauté ce samedi sur un engin explosif", dans la région de Koro, proche de la frontière avec le Burkina Faso, "il y a 4 morts et un blessé grave", a déclaré à l'AFP une source militaire.

LIBERATIONS


"Nous avons libéré deux prisonniers, l'ancien ministre des Finances et de l'Economie Abdoulaye Daffé et Sabane Mahalmoudou", le secrétaire particulier du président, déclare ce matin à l'AFP un responsable de la junte s'exprimant sous couvert d'anonymat.

MINUSMA


Des membres de la mission de l'ONU au Mali ont pu rencontrer hier le président Ibrahim Boubacar Keïta et les autres personnalités détenues par la junte, indique la Minusma sur Twitter.

RÉOUVERTURE


Les frontières aériennes et terrestres du Mali, fermées depuis le coup d'Etat mardi, vont rouvrir dès vendredi, ont annoncé jeudi soir les militaires qui dirigent le pays dans un bref communiqué lu à la télévision nationale ORTM.


"Le Comité national pour le Salut du peuple (CNSP) informe l'opinion nationale et internationale de la réouverture des frontières aériennes et terrestres à compter de ce vendredi 21 août à 00H00", indique ce communiqué, lu par le présentateur du journal de l'ORTM. "Le comité rassure les populations que toutes les mesures sécuritaires sont prises en vue d'assurer la bonne circulation des personnes et de leurs bien", a-t-il ajouté, sans plus de précision.

TRANSITION


La junte qui a renversé mardi le président malien Ibrahim Boubacar Keïta va mettre en place "un président de transition", qui sera "un civil ou un militaire", a affirmé jeudi son porte-parole dans une interview à télévision France24.


"On va mettre en place un conseil de transition avec un président de transition qui va être ou un militaire ou un civil. On est en contact avec la société civile, les partis d'opposition, la majorité, tout le monde, pour essayer mettre en place la transition", a affirmé le porte-parole de la junte, le colonel-major Ismaël Wagué.

MACRON


Emmanuel Macron donne une conférence de presse avec Angela Merkel depuis le Fort de Brégançon. Il a longuement évoqué le coup d'État au Mali.


"La puissance militaire sans chemin démocratique est contre-productive car elle ne mène qu'à l'escalade", a affirmé le président de la République, appelant la junte militaire à rendre le pouvoir aux civils.

Urgent

APPEL


Les pays voisins du Mali ont réclamé ce jeudi le "rétablissement" du président Ibrahim Boubacar Keïta renversé par coup d'Etat et ont décidé d'envoyer "immédiatement" une délégation à Bamako, à l'issue d'un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Cédéao sur "la situation au Mali".


"Nous demandons le rétablissement du président Ibrahim Boubacar Keita en tant que président de la République" a déclaré le chef de l'Etat nigérien Mahamadou Issoufou qui assure la présidence de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), à la fin d'un sommet virtuel. "Nous décidons de dépêcher immédiatement une délégation de haut niveau pour assurer le retour immédiat de l'ordre constitutionnel", a-t-il ajouté. 

DISCOURS


"Je me présente: je suis le colonel Assimi Goita, le président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP)", a-t-il déclaré à la presse en fin d'après-midi.


"Le Mali se trouve dans une situation de crise socio-politique, sécuritaire. Nous n'avons plus le droit à l'erreur. Nous, en faisant cette intervention hier, nous avons mis le pays au-dessus (de tout), le Mali d'abord", a-t-il dit, entouré de militaires armés. 

RAPPEL À L'ORDRE DE L'ONU


Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé mercredi les soldats mutinés au Mali à "regagner sans délai leurs casernes" et à libérer "immédiatement" tous les dirigeants arrêtés.


Lors d'une réunion d'urgence à huis clos, les pays membres ont également "souligné la nécessité pressante de rétablir l'Etat de droit et d'aller vers un retour de l'ordre constitutionnel", au lendemain d'une mutinerie qui a abouti à un coup d'Etat contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, selon un communiqué publié par les Nations unies.

FRANÇAIS DU MALI


Sur Twitter, après avoir déclaré que "la France et l’Union européenne sont aux côtés de la CEDEAO et de l’Union africaine pour trouver une issue à la crise malienne", Emmanuel Macron a indiqué que le gouvernement français se montrait "extrêmement attentifs à la sécurité de nos ressortissants au Mali".

CNSP


Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), l'instance créée mardi par les putschistes a son chef : le colonel Assimi Goita déclare être à la tête de la junte. 

MACRON


Emmanuel Macron a estimé ce mercredi que "la lutte contre les groupes terroristes et la défense de la démocratie et de l'État de droit sont indissociables", à propos de la situation au Mali où des militaires ont renversé mardi le président Ibrahim Boubacar Keïta.


"En sortir, c'est provoquer l'instabilité et affaiblir notre combat. Ce n'est pas acceptable", a poursuivi le président français sur Twitter, en appelant à ce que le pouvoir soit "rendu aux civils", que "des jalons (soient) posés pour le retour à l'ordre constitutionnel" et que le président malien et son Premier ministre soient libérés.

APPEL AU CALME


La junte au pouvoir à Bamako a appelé ce mercredi les Maliens à "vaquer librement à leurs occupations" et à "reprendre sainement leurs activités", réclamant également l'arrêt du vandalisme, au lendemain du coup d'Etat qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta et son gouvernement.


Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), l'instance créée par les putschistes, "insiste" sur le fait que l'action des militaires a fait "zéro mort", "contrairement à certaines allégations qui parlent de quatre morts et 10 blessés", a déclaré à la presse le porte-parole de la junte, le colonel-major Ismaël Wagué.

MALI


L'Union africaine (UA) a suspendu mercredi le Mali au lendemain du coup d'Etat qui y a renversé le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta, arrêté par les militaires putschistes et dont l'UA demande la libération.


L'UA "suspend le Mali de l'Union africaine jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel et demande la libération du président Boubacar Keita, du Premier ministre et des autres responsables du gouvernement arrêtés par la force par l'armée", a indiqué le Conseil paix et sécurité de l'UA sur Twitter.

TEMOIGNAGE


Alors que le calme semble revenu ce mercredi à Bamako, Thierry est restaurateur dans la capitale malienne, il nous fait le récit de la soirée.

L'UE DEMANDE LA LIBÉRATION DE IBK


L'Union européenne (UE) a appelé mercredi à la libération "immédiate" des prisonniers et au "retour de l'Etat de droit" au Mali, au lendemain du coup d'Etat qui a renversé le régime du président Ibrahim Boubacar Keita.


"La stabilité de la région et du Mali, la lutte contre le terrorisme doivent demeurer des priorités absolues", a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel, soulignant "l'extrême préoccupation" des 27 après les développements des dernières heures, à l'issue d'un sommet extraordinaire des 27 où le sujet est venu s'ajouter aux discussions.  


M. Michel a souligné que "la coopération étroite avec la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) et avec les différentes institutions africaines impliquées pour tenter de dégager une solution qui soit directement liée aux aspirations du peuple malien" devait être poursuivie.

ECLAIRAGE


Les militaires putschistes sont rassemblés sous la bannière du CNSP, le Comité national de salut du peuple. On vous en dit plus ici ⤵️

MACRON


L'Elysée indique à LCI que Emmanuel Macron s'est entretenu à plusieurs reprises avec les chefs d'Etat de la région, en particulier avec le président nigérien Mahamadou Issoufou, actuellement à la tête de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qu'il a encore eu au téléphone ce matin. Tous deux "souhaitent trouver une solution politique, une convergence avec les chefs états de la Région". L'Elysée ajoute que "le président de la République condamne la mutinerie, source d’instabilité et opportunité pour les groupes djihadistes".

CALME A BAMAKO


L'AFP rapporte que le calme règne ce matin à Bamako, la capitale malienne portant néanmoins encore les stigmates des troubles au lendemain du coup d'Etat. Selon les journalistes de l'agence présents sur place, les traces des incidents qui ont ponctué ce renversement de pouvoir sont encore apparentes dans la ville, notamment au domicile de l'ex-ministre de la Justice Kassim Tapo, attaqué et incendié par des gens en colère. La présence des soldats n'est en revanche pas visible, tandis que l’administration et les banques sont fermées.

PRISE DE POUVOIR


Les militaires qui ont renversé le président annoncent la création d'un Comité national pour le salut du peuple et appellent à appellent à une transition politique civile devant conduire à des élections générales dans un "délai raisonnable". Ils affirment que tous les accords internationaux seront respectés. 


"Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l'histoire", a déclaré sur la télévision publique ORTM celui qui a été présenté comme le porte-parole des militaires, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air.

DEMISSION


Le président malien a annoncé sa démission dans la nuit. Quelques heures après son arrestation par des soldats mutinés,  Ibrahim Boubacar Keïta est apparu vers minuit sur la télévision publique ORTM, portant un masque sur la bouche. Il a expliqué n'avoir pas d'autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte.


"IBK", 75 ans, a déclaré avoir oeuvré depuis son élection en 2013 à redresser le pays et à "donner corps et vie" à l'armée malienne, puis il a évoqué les "manifestations diverses" qui depuis plusieurs mois ont réclamé son départ, faisant des victimes, estimant que "le pire en a résulté". Il a également annoncé la dissolution de l'assemblée nationale et celle du gouvernement.

RÉUNION DE LA CEDEAO


Les chefs de l'Etat de la CEDEA doivent se réunir jeudi par visioconférence pour discuter de "la situation au Mali", a annoncé la présidence nigérienne.

ASSEMBLÉE NATIONALE

Urgent

FERMETURE DES FRONTIÈRES 


Dans un communiqué, la CEDEAO annonce avoir décidé de "la fermeture des toutes les frontières terrestres et aériennes" entre les pays membres de la Communauté et le Mali, "ainsi que l'arrêt de tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières" et "invite tous les partenaires à faire de même". 


La CEDEAO suspend également le Mali de ses organes décisionnels et demande "la mise en œuvre immédiate de sanctions contre les putschistes".

GUTERRES APPELLE A UNE "LIBÉRATION IMMÉDIATE"


Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres exige la "libération immédiate et sans conditions" du président IBK. "Le secrétaire général condamne fermement ces actions et appelle au rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et de l'Etat de droit au Mali", a déclaré son porte-parole dans un communiqué.

CE QUE L'ON SAIT


Après avoir pris le contrôle d’un camp militaire près de Bamako, des militaires maliens ont arrêté le président Ibrahim Boubacar Keïta et le Premier ministre Boubou Cissé. Voici ce que l’on sait des troubles qui agitent le pays.

CONTEXTE


Le Mali est confronté à une grave crise socio-politique qui préoccupe la communauté internationale. Une coalition hétéroclite d'opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile multiplie les manifestations pour réclamer le départ du président Keïta, accusé de mauvaise gestion. A cela s'ajoute une "situation sociale délétère", selon la dirigeante syndicale Sidibé Dédéou Ousmane. 


La tentative de coup d'Etat est partie du camp de Kati. Le même camp militaire où, en mars 2012, des soldats s'étaient déjà mutinés contre l'inaptitude du gouvernement à faire face à la situation. Ils avaient alors chassé le président Amadou Toumani Touré, précipitant la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés, qui ont occupé cette région pendant neuf mois avant d'en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier 2013 et toujours en cours. Sous la pression internationale, la junte avait fini par céder le pouvoir à des autorités civiles intérimaires jusqu'à l'élection en 2013 d'Ibrahim Boubacar Keïta.

RÉACTION INTERNATIONALE


Au regard des événements en cours, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence mercredi.


La réunion se tiendra à huis clos dans l'après-midi à la demande de la France et du Niger, qui préside actuellement la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest

DU CÔTÉ DE LA FRANCE


L'Ambassade de France au Mali demande aux expatriés d'éviter tout déplacement hors du domicile. Sur Twitter, elle rapporte également que la situation "est toujours volatile" à Bamako et que "des scènes de pillage sont rapportée en plusieurs endroits de la ville". 

L'Ambassade de France rappelle son numéro de téléphone de permanence 44 97 58 20.

DU CÔTÉ DE LA FRANCE


Le Quai d'Orsay, en fin d'après-midi, expliquait avoir pris connaissance avec inquiétude de la mutinerie qui s'est engagée à Kati et a "condamné avec la plus grande fermeté cet événement grave". 

CONDAMNATION INTERNATIONALE


L'Union Européenne condamne la "tentative de coup d'Etat" en cours au Mali. Quelques minutes plus tôt, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, condamnait "énergiquement" ce qu'il qualifiait l'arrestation" du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, par des militaires en révolte.

IBK ARRÊTÉ


Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés mardi par des militaires en révolte, qui les ont emmenés dans un camp militaire dans la banlieue de Bamako, a indiqué le directeur de la communication du chef du gouvernement malien.

Les militaires auront pris le pouvoir en moins de 24 heures. Mardi 18 août en fin d'après-midi, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre ont été arrêtés avant d'être emmenés vers le camp militaire de Kati, à quinze kilomètres de la capitale Bamako, d'où était partie une mutinerie en début de journée. Il est ensuite apparu vers minuit à la télévision pour annoncer d'une voix grave sa démission, expliquant n'avoir pas d'autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte pour éviter que du sang ne soit versé.

Les mutins promettent des élections

Les militaires qui ont pris le pouvoir sont ensuite eux aussi apparus sur la télévision publique ORTM. Ils ont annoncé vouloir mettre en place une "transition politique civile" devant conduire à des élections générales dans un "délai raisonnable". "Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l'histoire", a déclaré celui qui a été présenté comme le porte-parole des militaires, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air.

Dans la soirée, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a condamné le putsch. Une visioconférence des chefs d'Etat de la Cédéao sur "la situation au Mali" se tiendra jeudi sous la présidence du chef de l'Etat nigérien Mahamadou Issoufou, qui préside actuellement la Cédéao. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi en urgence au sujet de la crise au Mali, à la demande de la France et du Niger.


La rédaction de TF1info

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