En exil depuis deux ans, l’ancien roi Juan Carlos de retour en Espagne

Justine Briquet-Moreno
Publié le 19 mai 2022 à 6h12, mis à jour le 19 mai 2022 à 6h21

Source : JT 13h Semaine

L'ancien roi d'Espagne Juan Carlos Ier est de retour sur le sol espagnol pour quelques jours.
Exilé depuis août 2020 suite à des accusations de malversations financières et de corruption, l'ex-monarque vient rendre visite à sa famille pour quelques jours.

Ce jeudi 19 mai, c'est la première fois que l'ancien roi d'Espagne Juan Carlos Ier va fouler le sol espagnol depuis son exil, en août 2020, aux Émirats Arabes Unis, sur fond de soupçons de malversations financières. L'ancien monarque a exprimé son souhait à son fils, le roi Felipe VI, "sa décision de se rendre en Espagne à partir de demain (jeudi) et jusqu'au lundi 23 mai". Une brève visite qui intervient alors que les trois enquêtes visant Juan Carlos ont été classées sans suite par la justice espagnole en mars dernier.

La première étape de son voyage est la ville de Sanxenxo, en Galice (nord-ouest), où se tient à partir de vendredi une régate à laquelle participera son voilier avec lequel il a été champion du monde en 2017. Aussi, cette visite rentre dans le cadre du désir de l'ancien roi "de se rendre régulièrement en Espagne afin de rendre visite à sa famille et à ses amis" dans un cadre "privé", selon le communiqué du palais. Ainsi, il fera ensuite le déplacement lundi à Madrid pour rendre visite à Felipe VI, mais aussi à sa femme Sofia et d'autres membres de la famille royale, avant de repartir "le même jour" pour Abou Dhabi où il séjourne désormais.

Une visite qui fait polémique

Tandis que la possibilité que Juan Carlos I puisse être hébergé dans un palais officiel a été vivement critiquée parmi la population espagnole, cette visite a également été dénoncée notamment par le parti de gauche radicale Podemos, membre du gouvernement de coalition du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez.

Figure centrale de la transition démocratique après la mort du dictateur Franco en 1975, Juan Carlos a abdiqué en 2014. À l'époque, il avait expliqué vouloir "faciliter" à son fils et successeur, Felipe VI, l'exercice de ses fonctions devant "les conséquences publiques de certains événements passés de (sa) vie privée". Le choix de son pays d'exil avait d'autant plus attisé les critiques alors que ce sont justement ses liens avec les monarchies du Golfe qui étaient au centre des soupçons concernant sa fortune à l'origine opaque. 

Enquêtes classées sans suite

Si les trois enquêtes le visant ont finalement été classées sans suite par la justice espagnole, le parquet a toutefois souligné les "irrégularités fiscales" dont l'ancien roi s'était rendu coupable. Parmi ces enquêtes, l'une d'elles visait à déterminer si l'ex-souverain espagnol avait empoché une commission pour avoir attribué, en 2011, à un consortium espagnol la construction d'une ligne ferroviaire entre La Mecque et Médine, en Arabie saoudite. Le versement en 2008 par la monarchie saoudienne de 100 millions de dollars sur le compte suisse d'une fondation dont Juan Carlos était le bénéficiaire était notamment au centre de ce premier dossier.  Avant même que son père n'annonce son exil, Felipe VI avait fait part de sa décision de renoncer à son héritage.


Justine Briquet-Moreno

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