En marge de la crise politique au Venezuela, la crainte d'un retour des épidémies

Publié le 23 février 2019 à 7h23, mis à jour le 12 mars 2019 à 14h11

Source : JT 20h Semaine

INTERNATIONAL - La lutte pour le pouvoir au Venezuela entre Maduro et Guaido fait rage depuis plusieurs semaines, alors que le pays est confronté à la pire crise de son histoire. En cause : une hyperinflation et des pénuries de produits de première nécessité, mais aussi un écroulement du système de santé aux conséquences inquiétantes.

Le fruit d'un long déclin du système de santé. Au Venezuela, la crise n'est pas seulement économique : selon plusieurs experts, des maladies épidémiques tel que la malaria ou la dengue pourraient se répandre ces prochaines semaines dans le pays. Plusieurs cas ont en effet été constatés. 

Selon les chercheurs qui ont publié une enquête dans le journal Lancet, le système de santé s'est tellement écroulé ces derniers mois que les progrès enregistrés depuis 18 ans au Venezuela pourraient être réduits à néant. Des cas de malaria ou de dengue auraient déjà été localisés dans les pays où la diaspora vénézuélienne a trouvé refuge. Par exemple au Brésil, en Colombie, mais aussi dans les Caraïbes.

Les mines illégales, facteur de croissance pour la malaria

Selon The Lancet, ce retour des épidémies s'explique par plusieurs facteurs. Par exemple le nombre de médecins qui ont quitté le pays, où ils n'avaient plus de travail. Mais aussi la multiplication des mines illégales dans la jungle, au sud du pays : c'est là que des foyers épidémiques qui n'avaient jamais été traités ont permis à la malaria de revenir en force. Des eaux stagnantes dans les camps où il n'y a pas de sanitaires permettent aux moustiques de proliférer, précise The Guardian.

Outre la malaria, c'est l'ensemble du système de santé du Venezuela qui vacille. Quelque 18.000 patients atteints de la maladie de Parkinson au Venezuela n'ont pas accès à un traitement qui coûte entre 400 et 600 dollars par mois. Le salaire minimum plafonne à 6 dollars. Dans les hôpitaux publics, 90% des produits médicaux nécessaires font défaut et presque tous les laboratoires publics ont fermé, selon une enquête nationale menée par l'ONG "Médecins pour la santé" conjointement avec le Parlement, unique institution contrôlée par l'opposition. Plus largement, des milliers de patients, atteints de maladies chroniques, accèdent difficilement à un traitement, selon des ONG et des organisations humanitaires. Celles-ci se montrent critiques vis-à-vis du gouvernement du président Nicolas Maduro, qui se refuse à admettre l'urgence humanitaire.


Thomas GUIEN

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