Taïwan, Corée du Nord, Ukraine... Joe Biden et Xi Jinping tentent d'aplanir leurs dissensions à Bali

V. Fauroux
Publié le 14 novembre 2022 à 18h41

Source : TF1 Info

À la veille du sommet du G20, Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping se sont rencontrés ce lundi sur l'île indonésienne de Bali.
Trois heures d'entretien, qualifié de "sincère" par la Maison Blanche, pour tenter d'aplanir les différents sujets de conflit entre les deux puissances rivales.

À la veille du sommet du G20 qui se tient mardi et mercredi sur l'île indonésienne de Bali, Joe Biden et Xi Jinping se sont parlé en face-à-face pour la première fois depuis l'entrée du président américain à la Maison Blanche. Après une poignée de main avec son homologue chinois, Joe Biden a dit vouloir "gérer les différences et éviter que la compétition se transforme en conflit". En retour,  Xi Jinping s'est dit prêt à un dialogue "sincère" sur les questions stratégiques, car les deux plus grandes économies du monde doivent "trouver la bonne direction".

Au bout de trois heures d'entretien, et un passage en revue de tous les sujets qui fâchent, il a notamment été convenu que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rendrait au début de l'année prochaine en Chine. Signe d'une volonté d'apaisement, Xi Jinping a déclaré que "la Chine et les États-Unis partagent plus, et non moins, d'intérêts communs", selon le ministère chinois des Affaires étrangères. 

Statut de Taïwan

Xi a toutefois averti Biden de ne pas franchir la "ligne rouge" concernant l'île autonome de Taïwan, que le gouvernement chinois revendique. "La question de Taïwan est au cœur même des intérêts fondamentaux de la Chine, le fondement politique des relations sino-américaines, et la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino-américaines", a-t-il déclaré, selon le ministère des Affaires étrangères, ajoutant que "la résolution de la question de Taïwan est l'affaire des Chinois". 

Pour le président américain, les actions "agressives" de la Chine envers Taïwan minent "la paix et la sécurité" dans la région, selon la Maison Blanche. Néanmoins, Joe Biden ne croit pas que la Chine envisage une invasion "imminente" de l'île, a-t-il indiqué devant la presse.

Guerre en Ukraine

Les deux dirigeants ont également discuté de la situation en Ukraine, Xi ayant déclaré à Biden être "profondément préoccupé" par le conflit. "La Chine a toujours été du côté de la paix et continuera à encourager les pourparlers de paix", a déclaré le dirigeant chinois. "Nous soutenons et attendons avec impatience la reprise des pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine."

Si Pékin refuse de condamner l'invasion de l'Ukraine, la Maison Blanche assure avoir obtenu des assurances chinoises. "Le président Biden et le président Xi ont réitéré leur accord sur le fait qu'une guerre nucléaire ne devrait jamais être menée et ne peut jamais être gagnée, et ont souligné leur opposition à un recours ou une menace de recours aux armes nucléaires en Ukraine", a indiqué la présidence américaine.

Tirs de missiles en Corée du Nord

Joe Biden a également exhorté Xi Jinping à pousser la Corée du Nord à se montrer "responsable". Le président américain a ainsi évoqué ses "préoccupations concernant l'attitude provocatrice" de la Corée du Nord, estimant que "tous les membres de la communauté internationale"devaient "encourager" Pyongyang à "agir de manière responsable". 

Face à la presse, le président américain s'est dit "confiant" que la Chine ne "cherche pas" une escalade de la part de son alliée la Corée du Nord, dont les tirs de missiles font craindre un essai nucléaire. Le président américain a indiqué avoir demandé à son homologue chinois de signifier "clairement" au régime de Kim Jong-Un de ne pas mener d'essai nucléaire, faute de quoi Washington devrait prendre des mesures "défensives". 

Droits de l'homme en Chine

Sur le plan bilatéral, Joe Biden a aussi émis ses "inquiétudes" sur le respect des droits humains au Xinjiang, au Tibet et à Hong Kong. Le président américain a prévenu que les États-Unis "continueront d'opposer une concurrence vigoureuse" à la Chine, mais estimé qu'il fallait "laisser ouverts les canaux de communication", a précisé la Maison Blanche dans un communiqué. 


V. Fauroux

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