Turquie : ses pouvoirs renforcés, Erdogan évoque un nouveau référendum sur la peine de mort (et enterre l'adhésion à l'UE ?)

Publié le 17 avril 2017 à 6h25
JT Perso

Source : JT 20h WE

PEINE CAPITALE - Après sa courte victoire au référendum de dimanche sur le renforcement de ses pouvoirs, le président turc s'est dit favorable à un nouveau référendum portant sur le rétablissement de la peine de mort en Turquie. Un choix qui signifierait de fait l'abandon de la procédure d'adhésion du pays à l'UE.

Galvanisé par sa victoire, certes étriquée (et contestée par l'opposition),  au référendum  sur le renforcement de ses pouvoirs, Recep Tayyip Erdogan pourrait ne pas tarder à utiliser cette puissance nouvelle. Le président turc a en effet évoqué dès dimanche soir la possibilité d'organiser une  autre consultation populaire, cette fois-ci sur le rétablissement de la peine capitale. 

Répondant à une foule à Istanbul qui criait "peine de mort", M. Erdogan a dit qu'il allait "maintenant discuter de cela avec (le Premier ministre Binali) Yildirim".  Si l'opposition soutient le rétablissement de la peine capitale, "alors j'approuverai" cette mesure, a-t-il affirmé, si elle ne le soutient pas, "alors nous organiserons un nouveau référendum". Une initiative qui enterrerait très certainement le processus d'adhésion - au point mort depuis plusieurs années - de la Turquie à l'Union Européenne (UE). Bruxelles voit en effet en ce possible rétablissement un inéluctable point d'achoppement dans la candidature de la Turquie à l'UE.

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Loin d'un plébiscite

Rédhibitoire, d'autant qu'un éventuel "oui" à la peine capitale viendrait s'ajouter au vote le 24 novembre dernier du Parlement européen d'une résolution visant à geler les négociations d'adhésion. Vote qui mettait en cause un supposé non-respect des accords concernant la crise migratoire européenne et les mesures - jugées disproportionnées -  de répression prises par Ankara à la suite de la tentative de coup d'État du 15-16 juillet. Pour l'heure, le chef de l'Etat qui a salué dimanche une "décision historique" du peuple turc, a appelé les pays étrangers à "respecter" le résultat du scrutin.

Selon les résultats diffusés par l'agence de presse progouvernementale Anadolu, le "oui" n'a recueilli que 51,37% des suffrages dimanche après dépouillement des bulletins dans 99,45% des urnes. Bien loin du plébiscite recherché par M.Erdogan. Mais avec cette courte victoire, l'homme fort d'Ankara détiendra un pouvoir considérablement renforcé et pourra en théorie rester au pouvoir jusqu'en 2029. L'exécutif sera désormais concentré dans les mains du président, et le poste de Premier ministre disparaîtra...


La rédaction de TF1info

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