Espagne : la gauche perd les élections locales, Pedro Sánchez dissout le Parlement

par Pierre Antoine VALADE avec AFP
Publié le 29 mai 2023 à 15h36

Source : Sujet TF1 Info

Dimanche, le parti du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a perdu le double scrutin municipal et régional.
Sur les 10 régions gouvernées par les socialistes, six ont été conquises par les conservateurs du Parti Populaire.
Un lourd revers pour le chef de file du Parti socialiste, qui a convoqué des élections législatives anticipées le 23 juillet.

Coup de tonnerre. Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a annoncé ce lundi 29 mai la convocation surprise d'élections législatives anticipées le 23 juillet, afin de tenter de prendre à contre-pied les conservateurs, vainqueurs sans appel du double scrutin municipal et régional de dimanche. La mine grave, M. Sánchez a indiqué, lors d'une allocution télévisée, avoir communiqué au roi Felipe VI, le chef de l'Etat, sa décision de "dissoudre le Parlement et de procéder à la convocation d'élections générales".

Il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat démocratique à la volonté populaire
Pedro Sanchez, Premier ministre espagnol

Ces élections auront lieu "le dimanche 23 juillet", soit durant le semestre de présidence espagnole du Conseil européen, qui commence le 1er juillet, a-t-il ajouté depuis le Palais de la Moncloa, siège du gouvernement espagnol. "Comme président du gouvernement et comme secrétaire général du Parti socialiste, j'assume (la responsabilité des) résultats et je pense qu'il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat démocratique à la volonté populaire", a-t-il dit.

Sur les 10 régions gouvernées par les socialistes, directement ou dans le cadre d'une coalition, qui étaient en jeu dimanche, les conservateurs du Parti Populaire (PP) en ont conquis six, dont celle de Valence (est), l'une des plus peuplées et riches du pays. Un résultat bien meilleur que prévu. "Nous avons gagné nettement et nous avons fait le premier pas vers un nouveau cycle politique" dans le pays, a affirmé dans la nuit Alberto Núñez Feijóo, chef du PP et potentiel successeur de Pedro Sánchez à la tête de l'Espagne.

La convocation de ces législatives anticipées est un énième coup de poker de Pedro Sánchez, arrivé au pouvoir il y a cinq ans à la faveur d'une motion de censure contre le conservateur Mariano Rajoy suite à la condamnation du PP par la justice dans un méga-procès pour corruption.

"Il tente le tout pour le tout", car "la seule alternative était (d'assister à) six mois d'hémorragie du gouvernement", analyse Oriol Bartomeus, politologue à l'Université autonome de Barcelone.


Pierre Antoine VALADE avec AFP

Tout
TF1 Info