Espagne : les indépendantistes catalans accusent Madrid d'espionnage "massif"

A.P. avec AFP
Publié le 19 avril 2022 à 6h57
Le Parlement européen lève l'immunité de l'indépendantiste catalan Puigdemont.

Le Parlement européen lève l'immunité de l'indépendantiste catalan Puigdemont.

Source : JOHN THYS / AFP

Madrid est accusée d'avoir espionné les indépendantistes catalans via le logiciel Pegasus sur leurs téléphones portables.
L'ex-président régional catalan Carles Puigdemont a dénoncé une "guerre sale de l'État espagnol".

Le mouvement indépendantiste catalan a accusé lundi Madrid d'avoir espionné des dizaines de ses chefs de file en installant le logiciel Pegasus sur leurs téléphones portables, après la publication du rapport d'une organisation canadienne documentant ces faits présumés

"Nous avons été espionnés de façon massive et illégale grâce à un logiciel que seuls les États peuvent détenir. Politiciens, avocats et militants, tous victimes de la guerre sale de l'État espagnol", a ainsi dénoncé sur Twitter l'ex-président régional catalan Carles Puigdemont.

Selon ce rapport – rédigé par "Citizen Lab", un organisme canadien basé à l'université de Toronto et cité par le prestigieux magazine américain The New Yorker et le quotidien espagnol El Pais –, au moins 65 indépendantistes catalans ont été ainsi espionnés. Presque tous les piratages de téléphones se sont produits entre 2017 et 2020.

Des proches de Carles Puigdemont aurait été espionnés

Parmi les personnes visées figurent l'actuel président régional catalan Pere Aragoné (qui était au moment des faits numéro deux de la région), les ex-présidents régionaux Quim Torra et Artur Mas, ainsi que des eurodéputés, des députés du parlement régional catalan et des membres d'organisations civiles indépendantistes.

Carles Puigdemont, qui avait fui en Belgique pour échapper à la justice espagnole après la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017, n'a pas été directement espionné, mais nombre de ses proches, dont son épouse, l'ont été, précise l'organisme canadien. Contacté par l'AFP, le gouvernement espagnol n'avait pas réagi lundi après-midi.

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En juillet 2020, le président du parlement régional catalan, Roger Torrent, avait déjà affirmé avoir été espionné par l'État espagnol via Pegasus, une accusation niée par le gouvernement central. "Le gouvernement espagnol doit donner des explications immédiatement", a exigé lundi sur Twitter Pere Aragonés.

La Catalogne, région du nord-est de l'Espagne, est le théâtre depuis plusieurs années d'une crise politique entre les indépendantistes, qui contrôlent l'exécutif et le parlement régional, et le gouvernement central.


A.P. avec AFP

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