Etat d'urgence sanitaire, couvre-feu, reconfinement... L'Europe durcit le ton face à l'épidémie

Idèr Nabili avec AFP
Publié le 25 octobre 2020 à 17h31

Source : JT 13h WE

RESTRICTIONS - Au-delà de nos frontières, la situation épidémique s'aggrave. À l'instar de la France, de nombreux pays européens ont décrété, ces derniers jours, un couvre-feu. Mais face à une deuxième vague menaçante, certains ont même imposé un reconfinement à leur population. Tour d'horizon.

Il n'y a pas qu'en France que la deuxième vague de l'épidémie oblige les autorités à imposer des restrictions à la population. Partout chez nos voisins européens, l'ombre d'un reconfinement plane, tant le nombre quotidien de contaminations y bat des records. Certains pays ont déjà sauté le pas, tandis que d'autres proclament l'état d'urgence sanitaire ou imposent un couvre-feu, pour tenter d'enrayer une pandémie qui a déjà causé la mort d'au moins 258.000 personnes en Europe.

État d'urgence sanitaire en Espagne, couvre-feu dans tout le pays

Pas de répit pour l'Espagne, déjà particulièrement endeuillée à la suite de la première vague. De l'autre côté des Pyrénées, la situation est jugée "extrême" par le Premier ministre, Pedro Sanchez. Ce dimanche, il a annoncé l'instauration de l'état d'urgence sanitaire, et ce pour une durée de six mois. "L'état d'alerte", équivalent ibérique de l'état d'urgence sanitaire, constitue "la mesure la plus efficace pour infléchir la courbe des contagions", a-t-il indiqué au cours d'une allocution télévisée, assurant qu'il pourrait être en vigueur jusqu'au 9 mai.

Il s'accompagnera d'un couvre-feu dans tout le pays, exception faire des Canaries, qui démarrera chaque soir à 23het se terminera à 6h. Le gouvernement espagnol laissera toutefois la possibilité aux régions d'avancer ou de retarder d'une heure le début du couvre-feu, en fonction des caractéristiques locales.

Avant ces nouvelles restrictions, l'Espagne avait déjà tenté de briser les contaminations. Il y a dix jours, la Catalogne avait imposé la fermeture complète des bars et des restaurants, tandis que la ville de Madrid était partiellement bouclée depuis plusieurs semaines. Le gouvernement régional de Cantabria, dans le nord-ouest du pays, avait appelé les habitants à "s'autoconfiner". La région de Navarre, frontalière avec la France, avait également bouclé son territoire et fermé les bars et restaurants. Des mesures, pour l'heure, sans succès sur la propagation du virus.

En Italie, plus de restaurants après 18 heures

La fermeture des restaurants, une mesure que l'Italie va désormais connaître. Ce dimanche, le Président du Conseil Giuseppe Conte a renforcé les restrictions, alors que plus de 20.000 cas ont été enregistrés dans le pays en 24 heures, un record national. À compter de ce lundi, les restaurants devront donc tirer le rideau dès 18h. Les cinémas, théâtres, salles de gym et les piscines devront rester portes closes au moins pendant un mois, jusqu'au 24 novembre. Ces décisions s'ajoutent au couvre-feu déjà imposé dans les régions de Rome, Milan et Naples cette semaine.

En outre, même si les écoles resteront ouvertes, 75% des classes dans les lycées et les universités se tiendront à distance. Et la population est appelée à éviter d'emprunter les transports en commun, et à limiter les déplacements en dehors des quartiers d'habitations. "L'objectif est clair : garder la courbe de contagion sous contrôle, car c'est le seul moyen de pouvoir gérer la pandémie sans être submergés", et devoir imposer un reconfinement "que le pays ne peut plus se permettre", a justifié Giuseppe Conte.

Fermeture des magasins à 20 heures en Belgique

La situation n'est guère plus réjouissante plus au nord, en Belgique. Le pays, qui possède la deuxième mortalité la plus élevée au monde et l'un des taux d'incidence (nombre de personnes contaminées pour 100.000 habitants) les plus élevés d'Europe (468,1 contre 241,8 en France), serre de nouveau la vis. Dans la capitale, Bruxelles, le couvre-feu est désormais avancé à 22h, contre minuit auparavant. À partir de ce lundi, les magasins devront fermer à 20h, et les activités culturelles et sportives seront interdites.

Le masque devient obligatoire dans les grandes villes de Grèce

C'est une mesure que les Français pourraient presque trouver d'un autre temps, tant ils s'y sont habitués : le masque obligatoire. Pourtant, plusieurs villes de Grèce viennent tout juste d'imposer cette règle, contraintes face à la flambée des cas. C'est notamment le cas à Athènes. La capitale ordonne désormais de se couvrir le nez et la bouche à l'intérieur et à l'extérieur, comme dans la ville de Thessalonique. Au sein de ces deux territoires, un couvre-feu est également imposé depuis samedi.

Le masque obligatoire dans les rues fréquentées de Berlin

Même principe en Allemagne, mais avec des mesures plus localisées. À Berlin, le masque est désormais imposé dans les rues les plus fréquentées, alors que la hausse des cas inquiète. "L'ordre du jour est le suivant : réduire les contacts et rencontrer le moins de monde possible", a insisté la chancelière allemande, Angela Merkel, ce samedi. L'ensemble des marchés de Noël de Francfort sont déjà annulés, tandis que depuis le début de la semaine, un quasi-confinement est imposé dans un canton alpin du sud, en Bavière, autour de Berchtesgaden.

Confinements partiels décrétés en Europe de l'est

À l'est de l'Europe, la situation épidémique se dégrade tout autant. En Pologne, désormais classée en "zone rouge", les restaurants et les écoles primaires sont partiellement fermés, les lycéens et étudiants s'astreignant à l'enseignement à distance. Les cérémonies de mariage demeurent interdites et les jauges d'affluence restent strictement restreintes dans les commerces, transports et églises.

En Slovaquie, un couvre-feu est décrété au moins jusqu'au 1er novembre, tandis que la République tchèque, dont le taux d'incidence est le plus élevé d'Europe (533,1), ainsi que la Slovénie, imposent un confinement partiel.

L'Irlande et le Pays-de-Galles au temps du reconfinement total

Pour les Irlandais et les Gallois, tout porte à croire que le printemps 2020 est encore là. Depuis ce week-end, les habitants des deux pays n'ont plus le droit de sortir de chez eux, hors raisons impératives. Les frontières sont également fermées, tandis que seuls les commerces alimentaires sont autorisés à ouvrir. Un retour en arrière auquel les habitants "commencent à s'habituer", concédaient-ils au micro de TF1.


Idèr Nabili avec AFP

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