Âgé de 74 ans, le juge Clarence Thomas est l'un des plus conservateurs de la Cour suprême.Pour autant, à l'origine, le parcours de cet homme ne le prédestinait pas à rejoindre ce camp politique.Dans ses prises de positions, Clarence Thomas défend une vision très stricte de la Constitution américaine.
Publiquement silencieux, Clarence Thomas est peut-être le juge ayant des opinions parmi les plus radicales. Vendredi 24 juin, la Cour suprême des États-Unis a remis en cause le droit à l'avortement, en autorisant chaque État à prendre position entre l'autorisation et l'interdiction. Sur les neuf juges de la Cour, cinq ont voté pour l'annulation de l'arrêt historique Roe v. Wade, protégeant l'IVG à travers les 50 États du pays. Parmi eux figure Clarence Thomas, 74 ans, dont plus de trois décennies dans le siège de juge à la Cour.
Clarence Thomas est arrivé à la Cour suprême américaine en octobre 1991, suite à sa nomination par le président républicain George H. W. Bush, à l'âge de 43 ans. Jusqu'alors, Clarence Thomas était juge à la cour d'appel des États-Unis du district de Columbia.
Pour autant, rien ne le prédestinait à rentrer dans les plus hautes sphères du pouvoir. En 1949, alors qu'il n'a qu'un an, son père l'abandonne. Clarence Thomas sera ensuite élevé par sa mère, cinq ans plus tard, sa maison est détruite par les flammes à la suite d'une négligence de son frère.
Par la suite, il songera à devenir prêtre avant d'être confronté à une institution où le racisme est encore très présent. Lors de ses études au collège, il fondera un syndicat étudiant soutenant les Black Panthers - mouvement révolutionnaire de libération afro-américaine de gauche. À l'université, il évoluera vers le camp conservateur avant d'être diplômé de Yale, l'une des plus prestigieuses universités américaines.
Clarence Thomas, un juge aux idées ultraconservatrices
Clarence Thomas "est ce que l'on appelle un originaliste. Il veut coller à 1790, à l'époque où la Cour suprême a été créée. Il considère qu'à partir du moment où il n'était pas question d'avortement à cette époque, ce droit ne doit pas être protégé. De la même manière, la contraception n'existait pas, comme le mariage gay (en 1790, NDLR)", explique sur LCI Catherine Jentile de Canecaude, ancienne correspondante de TF1 aux États-Unis.
Lors de sa nomination, le juge Thomas est le deuxième Afro-américain à entrer à la Cour suprême. Durant de longues années, il s'illustrera par son absence de la scène médiatique. Entre 2006 et 2016, il ne posera aucune question lors des audiences publiques de la cour. Une relative discrétion qui tranche avec ses opinions : aucun droit pour les prisonniers, pas de liberté d'expression pour les étudiants, opposition au mariage homosexuel...
Récemment, il s'est illustré par son soutien à l'ancien président Donald Trump. Alors qu'une commission d'enquête parlementaire réclamait des archives présidentielles, le juge Thomas a soutenu la contestation de l'ancien chef d'État en janvier 2022. Une opinion minoritaire au sein de la Cour.
Par ailleurs, dans une note personnelle - publiée en même temps que la décision de revenir sur le droit à l'avortement - Clarence Thomas appelle à s'attaquer à la contraception et au mariage homosexuel. "C'est le juge le plus conservateur de tous", rappelle Catherine Jentile. À 74 ans, le juge Thomas est l'un des plus âgés de la Cour.
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