États-Unis : Amazon va aider financièrement ses employées qui devraient voyager pour avorter

par Lea PRATI
Publié le 3 mai 2022 à 15h31
États-Unis : Amazon va aider financièrement ses employées qui devraient voyager pour avorter
Source : ANGELA WEISS / AFP

Plusieurs entreprises vont aider financièrement leurs employées qui souhaitent se faire avorter.
Chez Amazon par exemple, elle s'élèvera à 4000 euros par an et concerne tous les employés du groupe.
Elle intervient dans un contexte de fort recul du droit des femmes.

Des entreprises américaines, comme Amazon, Yelp ou encore Citigroup, ont manifesté leur soutien, de manière publique ou en interne, face aux politiques restreignant le droit des femmes à l’avortement. L'arrêt Roe v. Wade de 1973, estimant que la Constitution américaine protège le droit des femmes à avorter, a été fortement remis en cause par la Cour suprême, selon un document de travail obtenu par le média américain Politico. Cependant, cette menace ne date pas d’hier. Plusieurs lois anti-avortement sont entrées en vigueur aux États-Unis depuis le 1er septembre 2021 aux États-Unis. La plus restrictive d'entre elles a été votée au Texas où toute IVG est interdite à partir du moment où un battement de cœur du fœtus est perceptible à l’échographie, soit quatre semaines après la fécondation. 

4000 euros de frais

Justement très implantée dans cet État, la multinationale Amazon a donc annoncé, via un message interne, qu'elle payerait jusqu'à 4000 euros de frais de voyage (déplacement et hébergement) par an pour les traitements non disponibles dans un rayon de 161 kilomètres du domicile, dont l'avortement fait partie. 

L'université du Texas située à Austin a montré dans une étude qu'un nombre important de femmes sort de l'état pour pratiquer une IVG. "Entre septembre et décembre 2021, une moyenne de 1391 Texanes par mois ont effectué des avortements dans des établissements hors de l'État." 

Des avantages plus globaux

En réalité, l'expansion des avantages d'Amazon - qui seront effectifs rétroactivement à compter du 1er janvier -  est plus globale et ne vise pas spécifiquement à permettre l'accès à l'avortement. La nouvelle mesure inclut aussi, entre autres, l’oncologie, les traitements contre l’obésité, les anomalies congénitales, les soins de santé mentale et les services anti-addiction. 

Cependant, elle intervient à un moment où plusieurs gouvernements d'États républicains ont adopté des lois restreignant l'accès à l'avortement dans leurs juridictions.

De son côté, l'entreprise Citigroup a annoncé, quant à elle, que sa nouvelle politique était "en réponse aux modifications des lois sur la santé reproductive dans certains États".

Ces mesures d'aides montrent à quel point les entreprises sont désireuses de retenir et d'attirer les talents dans des États qui restent importants pour leurs opérations (loyers moins chers, taxes moins élevés) malgré des changements juridiques ayant une incidence sur la santé des employés. Pour rappel, Amazon emploie 1,1 million de travailleurs à temps plein et représente ainsi le plus gros employeur du secteur privé des États-Unis. 


Lea PRATI

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