Etats-Unis : avortement, mur avec le Mexique... une semaine après son investiture, Trump a déjà signé une flopée de décrets

Publié le 26 janvier 2017 à 18h15
Etats-Unis : avortement, mur avec le Mexique... une semaine après son investiture, Trump a déjà signé une flopée de décrets

MAISON BLANCHE - Depuis son arrivée à la présidence, Donald Trump multiplie les décrets pour mettre en œuvre ses promesses électorales. Quitte à s'attirer les foudres d'une partie de l'opinion.

La scène est devenue, en moins d'une semaine, un rituel. Depuis sa prise de fonction à la Maison Blanche, Donald Trump sort chaque jour son stylo pour signer des décrets, coupant chaque fois un peu plus les ponts avec l'ère Obama. Une pratique courante chez les présidents américains, en particulier pour aller vite et donner des gages à leurs électeurs en début de mandat. Mais avec Trump, chaque signature fait l'effet d'un coup d'éclat.

Vendredi : vers une suppression de l'Obamacare

Le 20 janvier, le républicain signe un premier décret contre l'emblématique Obamacare" de son prédécesseur, ordonnant à son administration d'accorder le plus d'exemptions possibles à la réforme de l'assurance-maladie de 2010, détestée des conservateurs pour son coût et sa lourdeur, en attendant son abrogation par le Congrès.

Dimanche : une renégociation de l'Aléna

Le dimanche, il annonce qu'il va commencer à renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) avec les dirigeants du Canada et du Mexique, qu'il doit voir prochainement. Une rencontre avec son homologue mexicain Enrique Peña Nieto est notamment prévue le 31 janvier.

Lundi : le retrait de l'accord transpacifique et la coupure des fonds aux ONG pro-avortement

Lundi, Donald Trump signe l'acte de retrait des Etats-Unis du traité de libre-échange transpacifique (TPP), dont l'administration de Barack Obama avait fait l'une de ses priorités. Vu comme un contrepoids à l'influence grandissante de la Chine, ce traité a été signé en 2015 après d'âpres négociations par 12 pays d'Asie-Pacifique représentant 40% de l'économie mondiale. Mais le texte, qui va bien au-delà de la simple levée des barrières douanières, n'était pas encore entré en vigueur, en l'absence de ratification par le Congrès américain. 

Le même jour, il signe un décret interdisant le financement, par des fonds fédéraux, d'ONG internationales qui soutiennent l'avortement. Cette signature a lieu le lendemain du 44e anniversaire de "Roe V. Wade", l'arrêt emblématique de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement aux Etats-Unis, et deux jours après que des millions d'Américaines ont manifesté pour leurs droits. Enfin, le nouveau président signe un décret gelant les embauches des fonctionnaires au niveau fédéral, qui ne s'applique cependant pas au personnel militaire, suivant sa promesse de "curer le marigot" en réduisant le nombre et le statut des fonctionnaires.

Mardi : deux projets d'oléoducs relancés

Mardi, il redonne vie au projet du gigantesque oléoduc Keystone XL reliant le Canada aux Etats-Unis, dont la construction avait été bloquée par Barack Obama au nom de la lutte contre le changement climatique. L'aboutissement de ce projet est conditionné à une renégociation avec la société canadienne TransCanada, selon le président. Il signe aussi un décret ouvrant la voie à la construction d'un autre oléoduc dans le Dakota du Nord, dont le tracé avait été rejeté en décembre après une intense mobilisation des Amérindiens et des écologistes.

Mercredi : le mur avec le Mexique devient réalité

Enfin, mercredi, Donald Trump signe un décret lançant le projet de construction d'un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, la promesse la plus emblématique de sa campagne, qu'il entend faire payer ultérieurement à Mexico. Il signe un autre décret portant sur une application plus rigoureuse des lois sur l'immigration, y compris une limitation de l'accès aux fonds fédéraux pour les "villes sanctuaires" qui accueillent des immigrants clandestins.


Thomas GUIEN

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