Des "urnes électorales" installées en Californie par les républicains font polémique

M. R. avec AFP
Publié le 14 octobre 2020 à 10h20
Santa Ana, Californie. Les élections présidentielles approchent aux Etats-Unis.
Santa Ana, Californie. Les élections présidentielles approchent aux Etats-Unis. - Source : Frederic J. BROWN / AFP

FRAUDE ? - Les autorités californiennes suspectent une fraude électorale suite à l'installation de plusieurs urnes non officielles par le parti républicain dans trois comtés du "Golden State".

En Californie, des "urnes électorales" ont été installées sans autorisation dans des églises, des armureries et autres lieux privés... Par le Parti républicain, qui entend ainsi récupérer les votes lui-même. Selon le porte-parole du parti du président Donald Trump dans cet Etat, la manœuvre n'est pas illégale. Mais les autorités californiennes ne l'entendent pas de cette façon et ont intimé l'ordre de retirer ces urnes. 

Ces boîtes aux lettres "mettent en danger la sécurité des bulletins de votes"

Les autorités locales estiment que ces "urnes" sont de nature à tromper les électeurs : ces sortes de boîtes à lettres affichent pour certaines la mention "officiel" en grosses lettres. "Les partis politiques et les équipes de campagne peuvent s'investir pour augmenter la participation, mais ils ne peuvent pas enfreindre la loi de l'Etat", a réagi le secrétaire d'Etat de Californie, le démocrate Alex Padilla.

"Les boîtes à lettres en question, non officielles et non autorisées, enfreignent la loi et mettent en danger la sécurité des bulletins de vote", souligne-t-il dans un communiqué, estimant que "les électeurs doivent pouvoir déposer leur bulletin de vote en toute transparence et confiance". Il a donné aux Républicains jusqu'à jeudi pour retirer leurs urnes des trois comptés de Californie où ils les ont déposées le week-end dernier. 

Le parti républicain assure que la pratique est légale

Le parti républicain refuse cependant de s'exécuter et certifie de la légalité de cette initiative, qui ne constituerait rien d'autre qu'une initiative de "collecte de bulletins de vote".  Cette pratique permet à des intermédiaires de rassembler des bulletins et de les acheminer eux-mêmes vers des lieux de vote, et est autorisée dans certains Etats, dont la Californie. "Nous allons continuer nos programmes de collecte de bulletins", a ainsi affirmé Hector Barajas, porte-parole du parti républicain de Californie, interrogé lundi par la télévision CBS.

Le procureur de Californie, Xavier Becerra, a averti que les militants à l'origine de ces "urnes" s'exposaient à des poursuites criminelles s'ils refusaient de les retirer. "Nous espérons que le message a été clairement entendu par quiconque sollicite ou interfère avec le vote des citoyens", a-t-il insisté, disant avoir reçu "des informations troublantes" sur les réticences des républicains à stopper leur initiative.

Mais Hector Barajas n'a pas semblé s'émouvoir des menaces de poursuites, déclarant à CBS que si la mention "officiel" allait bien être effacée, les boites controversées resteraient quant à elles bien en place. "Montrez-nous où la loi dit que nous devrions cesser. Dites-nous où nous enfreignons la loi", a-t-il lancé. La polémique survient trois semaines avant le jour de l'élection présidentielle, le 3 novembre, et alors que le président Donald Trump met régulièrement en doute la fiabilité du scrutin, en particulier le vote par correspondance, très répandu aux Etats-Unis. 

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M. R. avec AFP

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