BLOCAGE - Le président américain a rejeté jeudi un compromis budgétaire bâti au Congrès parce qu'il ne comprend pas de financement pour un mur frontalier avec le Mexique. Cela pousse ainsi les administrations fédérales au bord du "shutdown", la fermeture de nombreux services fédéraux.
Offrez-moi mon mur sinon vous aurez un "shutdown". Voici la menace que brandit Donald Trump ces derniers jours pour essayer de convaincre le Congrès de lui accorder des crédits pour financer sa frontière hermétique avec le Mexique. A défaut de milliards de dollars pour le fameux mur du président, certaines administrations pourraient devoir fermer et mettre des employés au chômage technique. Reste à savoir si l'hôte de la Maison Blanche préférera défendre sa promesse de campagne au détriment du bon fonctionnement du pays.
Concrètement, Donald Trump a sur son bureau un texte voté mercredi soir au Sénat, lequel propose de financer le gouvernement jusqu'au 8 février. Une absence d'accord entre le Parlement et la Maison Blanche signifierait la fermeture de nombreux services fédéraux pendant les fêtes de fin d'année, avec des dizaines de milliers de fonctionnaires placés en congé sans solde et des ministères comme la Sécurité intérieure, la Justice, l'Intérieur ou encore le département d'Etat perturbés. Au total, 800.000 fonctionnaires seraient impactés.
L’exécutif fera "tout ce qui est en son pouvoir pour bâtir le mur"
Seulement voilà : malgré ces sombres perspectives, le président semble camper sur sa position. C'est en tout cas la tonalité des déclarations qui émanent de la Maison Blanche. L’exécutif fera "tout ce qui est en son pouvoir pour bâtir le mur", quitte à provoquer "en dernier ressort" un arrêt d’une partie du gouvernement fédéral, a assuré il y a quelques jours son conseiller politique Stephen Miller. Dans un tweet jeudi matin, Donald Trump a accusé l'opposition de faire passer "la politique avant le pays". "Ce qu'ils commencent tout juste à comprendre, c'est que je ne signerai aucune de leurs lois, y compris celles sur les infrastructures, tant qu'on n'a pas une sécurité parfaite à la frontière", a-t-il ajouté.
Le président républicain insiste pour qu'un financement du mur, à hauteur de 5 milliards de dollars, soit inclus dans le budget. Ou qu'à défaut une enveloppe substantielle soit consacrée à la sécurité aux frontières. Le mur à la frontière mexicaine est l'une de ses promesses emblématiques de campagne, mais cette idée ne parvient pour autant pas à séduire les parlementaires de son propre camp.
Jusqu'à vendredi soir pour signer - ou non - le texte provisoire
Washington est habitué à ces discussions tendues et ces psychodrames ont déjà débouché à deux reprises cette année sur de brèves périodes de "shutdown". Souvent, la solution trouvée est de financer le gouvernement temporairement, pour une courte période. "Le financement du mur est un projet qui sera tué dans l’œuf. Ils le savent", a déclaré la démocrate Nancy Pelosi, qui devrait devenir la nouvelle présidente de la Chambre en janvier.
De quel côté va pencher Donald Trump ? Sa réponse est imminente : le président a jusqu'à vendredi soir minuit pour signer – ou non – le texte temporaire. Il a ensuite prévu de quitter Washington le 21 décembre pour passer les fêtes de fin d’année dans son club de luxe de Mar-a-Lago, en Floride.
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