WASHINGTON - Les funérailles de John McCain se sont déroulées ce samedi, en présence notamment de Barack Obama et George W. Bush. Au même moment, Donald Trump, lui, est allé jouer au golf.
Retransmissions en direct sur les chaînes nationales, hommages sur les réseaux sociaux... Le temps semble s’être arrêté ce samedi aux Etats-Unis, où se déroulent les funérailles de John McCain. Des funérailles auxquelles assistent l’ensemble de la classe politique américaine, gauche comme droite confondu, à l’exception notable de Donald Trump, prié par le sénateur défunt de ne pas venir.
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Au lieu de cela, le président a quitté la Maison-Blanche à 10h35 locales, coiffé d'une de ses casquettes "MAGA", ("Make America Great Again", "Rendre à l'Amérique sa grandeur"), pour se rendre dans l'un de ses clubs de golf. Au même moment, Meghan, la fille de John McCain, rendait un hommage émouvant à son père dans la cathédrale de Washington, à quelques kilomètres de là. "L'Amérique de John McCain n'a pas besoin qu'on lui rende sa grandeur parce qu'elle a toujours été grande", a-t-elle notamment lancé, moquant ouvertement le slogan de campagne de Donald Trump.
Ivanka Trump présente dans l'assistance
La tirade de Meghan McCain a été suivie d'une longue salve d'applaudissements, alors que plusieurs proches de Donald Trump, dont sa fille Ivanka, se trouvaient dans la cathédrale. Parmi eux : son plus proche collaborateur, le général John Kelly ainsi que son ministre de la Défense Jim Mattis et son conseiller à la sécurité nationale John Bolton.
L'ex-président démocrate Barack Obama et son prédécesseur George W. Bush se sont quant à eux succédés pour prononcer l'oraison funèbre de l'ancien sénateur républicain et ancien prisonnier de guerre au Vietnam, connu pour son anticonformisme et pour sa capacité à transgresser les clivages politiques, affirmant notamment que John McCain avait fait d'eux de "meilleurs" chefs d'Etat.
J'aime les gens qui n'ont pas été capturés
Donald Trump, en 2015, à propos de John McCain
Si l'absence de Donald Trump est vertement critiquée aux Etats-Unis, elle témoigne des relations envenimées entre les deux hommes. Les deux hommes n'ont d'ailleurs jamais caché leur mépris mutuel. Point d'orgue de cette relation conflictuelle ? Quand Donald Trump avait moqué le statut de héros de guerre de John McCain, forgé en cinq ans de captivité et tortures pendant la guerre du Vietnam. "J'aime les gens qui n'ont pas été capturés", avait lancé en 2015 Donald Trump, qui n'a pas fait le service militaire.
L'ancien homme d'affaires a longuement attendu avant de finalement rendre un hommage direct à celui qui fut l'un des rares à le critiquer ouvertement, et vertement, dans son propre camp.