Droit à l'avortement révoqué : comment expliquer la volte-face historique de la Cour suprême des États-Unis ?

Publié le 25 juin 2022 à 6h00
JT Perso
Comment désactiver votre Adblocker
  • Cliquez sur l'icône de votre Adblocker installé dans votre navigateur. En général elle se trouve dans le coin supérieur droit de votre écran. Si vous utilisez plusieurs adblockers, veillez à bien tous les désactiver pour pouvoir accéder à votre vidéo.
  • Suivez les instructions indiquées par votre Adblocker pour le désactiver. Vous devrez peut-être sélectionner une option dans un menu ou cliquer sur plusieurs boutons.
  • Lorsque votre Adblocker est désactivé, actualisez votre page web.
  • Remarque : Si vous utilisez le navigateur Firefox, assurez-vous de ne pas être en navigation privée.
adblock icone
Un bloqueur de publicité empêche la lecture.
Veuillez le désactiver et réactualiser la page pour démarrer la vidéo.

Source : TF1 Info

La Cour suprême a annoncé sa décision de révoquer l'arrêt "Roe v. Wade" qui protégeait le droit à l'avortement aux États-Unis.
Cette volte-face historique a été permise grâce à la majorité conservatrice qui préside la plus haute juridiction du pays.
Trois d'entre eux ont été nommés par Donald Trump.

C'est une Cour suprême aux positions très conservatrices qui a annoncé ce 24 juin la révocation de l'arrêt "Roe v. Wade" qui protégeait jusque-là le droit à l'avortement aux États-Unis. Une décision qui serait "le résultat d'un effort délibéré depuis des décennies pour rompre l'équilibre de notre droit", a réagi en réponse le président Joe Biden. Une annonce qui résulte surtout d'un déséquilibre au sein de la Cour suprême, héritage du mandat de Donald Trump.

Trois juges conservateurs nommés par Donald Trump

En effet, les neuf juges de la Cour suprême, la plus haute juridiction des États-Unis, sont chargés de vérifier la constitutionnalité des lois et doivent arbitrer les conflits les plus sensibles de la société américaine. Leur nomination à vie, initiée par le président des États-Unis, est donc très politique. Leur profil est scruté de près et révèle les positionnements défendus par une administration.

Or, durant son mandat, Donald Trump a eu la possibilité de nommer trois juges. À la mort du très conservateur juge Antonin Scalia en 2016, le 45e président des États-Unis a nommé le conservateur Neil Gorsuch. Fin juillet 2018, le juge Anthony Kennedy décide de se retirer. Conservateur, cela ne l'avait pas empêché de voter occasionnellement avec les juges progressistes. 

Il est remplacé par Brett Kavanaugh, considéré comme plus conservateur que son prédécesseur. Sa nomination, fragilisée par le témoignage d'une universitaire qui l'accusait d'agression sexuelle, se fait malgré la contestation. Enfin, en 2020, Donald Trump choisie la conservatrice Amy Coney Barrett, provoquant à nouveau la colère et l'inquiétude à travers les États-Unis. En effet, elle est nommée quelques semaines avant la fin du mandat de Donald Trump suite au décès de la juge progressite Ruth Bader Ginsburg, qui avait, elle, été une ardente défenseuse du droit à l'avortement.

Lire aussi

La nomination de ces trois juges a donc fait complètement basculer la Cour suprême dans le camp conservateur. Avant le mandat de Donald Trump, les rapports de force étaient assez équilibrés, comptant, dans ses rangs, quatre juges défendant des positions libérales, trois se situant plutôt du côté conservateurs et deux "centristes", capables de se rebattre d'un côté comme de l'autre. 

Désormais, ce sont cinq juges conservateurs qui siègent à la Cour, contre un centriste et une minorité libérale composée de trois juges. Or cela a largement joué dans la révocation du droit à l'avortement puisque les cinq juges conservateurs se sont prononcés en sa faveur. Si le "centriste" John Roberts a expliqué être en partie d'accord avec ses collègues conservateurs, il a écrit une décision différente, expliquant qu'il n'aurait pas choisi d'annuler l'arrêt "Roe v. Wade". De leur côté, les trois magistrats progressistes se sont dissociés de la majorité, mais n'étaient donc pas suffisants pour peser contre la révocation de l'arrêt et donc, du droit à l'avortement.


Aurélie LOEK

Tout
TF1 Info