CAMPAGNE - Donald Trump faisait son retour en meeting ce dimanche dans l'Oklahoma en vue de l'élection présidentielle. Une reprise plus difficile que prévue pour le chef de l'Etat, écorné par la crise sanitaire et les manifestations contre le racisme. Décryptage avec Guillaume Debré, journaliste à TF1.
Retour en campagne mitigé pour Donald Trump. Le président candidat à sa réélection, n'a pas rassemblé autant de supporters qu'il espérait pour son tout premier meeting post-coronavirus ce dimanche à Tulsa, au cœur de l’Oklahoma, un Etat pourtant traditionnellement républicain. En 2016, face à Hillary Clinton, le milliardaire de 74 ans avait recueilli plus de 65% des voix.
Résultat de cette foule de supporters clairsemée : la salle louée pour l'occasion affichait de nombreux gradins vides et la projection publique sur écran-géant a fait chou blanc.
Faut-il y voir une forme d'essoufflement du candidat Trump ? LCI a posé la question à Guillaume Debré, journaliste à TF1 et spécialiste des Etats-Unis, pays dans lequel il a vécu plus de seize années. Il est notamment l'auteur du livre Je twitte donc je suis, l'art de gouvernement selon Donald Trump.
LCI - Peut-on parler d'un couac après ce meeting censé marquer le grand retour de Donald Trump en campagne ?
Guillaume Debré : Je ne pense pas. Certes, la salle était à moitié remplie et personne ne s'est pressée à l'extérieur devant les écrans géants, mais durant 24 heures tous les médias n'ont parlé que de ce meeting. Les petites phrases de Trump ont été reprises partout alors que Joe Biden passe toujours inaperçu.
Selon vous, Trump n'est donc pas en train de s'essouffler ?
Il reste quatre mois et demi avant les élections, il est beaucoup trop tôt pour faire des pronostics. Et puis, les présidentielles américaines ce sont en réalité cinquante élections locales où les candidats doivent convaincre une majorité d'électeurs au sein d'une majorité d'Etats. Les sondages nationaux ne sont pas le meilleur indicateur.
Même de la mauvaise publicité reste, pour lui, de la publicité
Guillaume Debré
Quelle est sa stratégie pour tenter de l'emporter à nouveau ?
Donald Trump n'a pas changé de stratégie depuis le début de sa présidence : faire parler de lui pour occuper le maximum d'espace médiatique, peu importe le moyen. Même de la mauvaise publicité reste, pour lui, de la publicité. Certes, ses partisans étaient moins nombreux à Tulsa qu’il espérait, mais une fois de plus, c'est lui qui fixe le tempo de cette campagne.
Va-t-il utiliser les mêmes thèmes de campagne pour cette élection ?
Dans l’Oklahoma, Donald Trump a lancé sa nouvelle stratégie en attaquant Joe Biden de front. Il l'a décrit comme un pantin des Chinois, des milliardaires et de la gauche radicale américaine. Il l'a même attaqué sur son âge - 77 ans contre 74 ans pour Trump - en le présentant comme un vieillard grabataire. A Tulsa, on a eu le droit à un Trump "showman", avec des moqueries et des mimes. Tout ce que Biden n'est pas, un homme consensuel et issu de l’establishment.
De quoi expliquer sa popularité frôlant toujours les 50%, malgré la crise sanitaire, les difficultés économiques ou les critiques du mouvement Black Lives Matter ?
Il faut bien comprendre quelque chose avec ce président : Trump ne cherche pas à rassembler le maximum d'électeurs en adoptant des positions plus modérées, y compris pour sa réélection. Ce qu'il veut c'est convaincre son socle d'électeurs. Il tente de les mobiliser au maximum pour qu’ils se déplacent en masse aux urnes. C'est pour cela qu'il impose le rythme de la campagne à son adversaire et que les différents scandales n'affecteront pas l'opinion de ses électeurs.

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