Immigration, liaisons aériennes... Les États-Unis mettent fin à des restrictions visant Cuba

Publié le 17 mai 2022 à 9h08
L'ambassade des États-Unis à La Havane, le 3 mai 2022.
L'ambassade des États-Unis à La Havane, le 3 mai 2022. - Source : YAMIL LAGE / AFP

L'administration Biden a annoncé, lundi 16 mai, la fin de plusieurs restrictions contre La Havane.
Celles-ci concernent les procédures d'immigration, de transferts d'argent et les liaisons aériennes.
Une décision qui suscite déjà une vive contestation aux États-Unis, tant le sujet est politiquement sensible.

Cuba y voit "un petit pas dans la bonne direction". Les États-Unis ont annoncé, lundi 16 mai, la levée d'une série de restrictions visant l'État insulaire communiste, notamment sur les procédures d'immigration, les transferts d'argent et les liaisons aériennes. Cette annonce "de portée limitée", saluée immédiatement par La Havane, s'inscrit dans la révision de la politique américaine envers le régime communiste, souhaitée par l'actuel locataire de la Maison-Blanche, Joe Biden. 

Selon un communiqué du département d'État, Washington va remettre en place un programme, suspendu depuis plusieurs années, facilitant les procédures d'immigration de membres d'une même famille. Les États-Unis promettent aussi d'augmenter les capacités de traitement des demandes de visas. Ce sera aussi le cas pour le nombre de vols vers l'île, en autorisant la desserte d'autres villes que La Havane et certains voyages de groupes qui sont pour l'heure interdits.

Une révision de la politique de Trump

Parmi la série de mesures annoncées, l'administration Biden va également admettre les envois d'argent hors du cadre familial et supprimer le plafond de 1000 dollars par trimestre et par émetteur/bénéficiaire. Cette limite avait été décidée par l'ancien président américain, Donald Trump, qui avait pris une volée de mesures contre le régime castriste pendant son mandat. Ces flux financiers ne devront toutefois pas "enrichir" des personnes ou entités violant les droits humains. Les sanctions financières visant des personnalités ou des entités cubaines restent toutefois en place, a tenu à préciser le département d'État.

Les mesures prises sont "des décisions pratiques destinées à répondre à la situation humanitaire" à Cuba et à "développer les opportunités économiques" des Cubains, a expliqué un haut responsable de l'administration Biden. Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a reconnu qu'il s'agit de "mesures positives", mais qui "ne modifient absolument pas le blocus (l'embargo en vigueur depuis 1962, ndlr), ni les mesures principales de siège économique prises par Trump"

"Ni les objectifs, ni les principaux instruments de la politique des États-Unis contre Cuba, qui est un échec, ne changent", a-t-il ajouté dans une déclaration publiée sur le site du ministère, soulignant la "disposition" du gouvernement de Manuel Marrero Cruz "à entamer un dialogue respectueux et sur un pied d'égalité avec le gouvernement des États-Unis".

Un sujet politiquement brûlant aux États-Unis

Ce retour à la politique d'ouverture, menée sous la mandature de Barack Obama, suscite déjà un vif débat aux États-Unis, tant le sujet des relations avec Cuba est politiquement sensible. "L'annonce du jour risque d'envoyer le mauvais message aux mauvaises personnes au mauvais moment et pour de mauvaises raisons", a immédiatement critiqué Bob Menendez, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, et pourtant membre, comme Joe Biden, du parti démocrate.

À la découverte de Cuba, une île à la modeSource : JT 20h Semaine

Critique de La Havane, l'opposition républicaine a dénoncé "les premiers pas vers un retour aux politiques ratées d'Obama sur Cuba". Le sénateur conservateur Marco Rubio, en poste en Floride, où réside la majorité de la diaspora cubaine aux États-Unis, a ainsi accusé l'administration Biden de compter dans ses rangs des "sympathisants" du régime communiste.


La rédaction de TF1info

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