Cinq Américains emprisonnés en Iran libérés après un échange de détenus avec Téhéran

"Cinq Américains innocents qui étaient détenus en Iran rentrent enfin à la maison" : Joe Biden est satisfait, ce lundi, suite à l'accord trouvé entre Washington et Téhéran pour libérer des geôles iraniennes plusieurs ressortissants américains emprisonnés dans le pays. En tout, cinq détenus ont donc pu rejoindre le Qatar cet après-midi et quitter l'Iran, en plus de deux femmes de leur famille également présentes dans le pays. En échange, cinq ressortissants iraniens, poursuivis ou condamnés aux États-Unis pour des délits sans violences, bénéficieront, eux aussi, de mesures de clémence de la part du gouvernement américain.

Cette libération semblait imminente depuis le transfert des cinq Américains en résidence surveillée il y a un peu plus d'un mois. Elle est le résultat de plusieurs années de tractations entre les deux pays. Tous les Américains libérés sont d'ascendance iranienne. L'Iran ne reconnaît pas la double nationalité et n'entretient aucune relation diplomatique avec les États-Unis depuis la Révolution islamique de 1979.

Cette libération a pu avoir lieu grâce au déblocage d'un point d'achoppement dans les négociations entre Américains et Iraniens. En effet, l'échange de prisonniers s'accompagne du transfert de 6 milliards de dollars de fonds iraniens, jusqu'à présent gelés en Corée du Sud, vers un compte spécial au Qatar. La République islamique pourra désormais utiliser cette somme pour des achats humanitaires, tels que des denrées alimentaires et des médicaments.

Inquiète des accusations de complaisance après cet accord, la Maison-Blanche s'est défendue de payer une "rançon". Dans cette optique, Joe Biden, qui s'est félicité pour l'aboutissement des tractations, a martelé vouloir "continuer à sanctionner l'Iran pour ses actions provocatrices dans la région". L'échange de prisonniers a été une "décision difficile" pour le président démocrate, selon un haut responsable diplomatique. "L'alternative, c'était que ces Américains ne rentrent jamais à la maison", a justifié cette même source.

"Merci président Biden d'avoir fait passer la vie humaine avant la politique", a déclaré qqdans un communiqué Siamak Namazi, un des cinq Américains libérés. L'administration Biden a "pris des décisions incroyablement difficiles pour nous sauver", a salué cet homme d'affaires arrêté en 2015 en Iran, en ajoutant : "Merci de mettre fin à ce cauchemar". 

Cet accord sur les prisonniers relance les spéculations sur de possibles avancées autour de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien. L'ancien président Donald Trump avait fait quitter les États-Unis de cet accord, mais Joe Biden avait promis de relancer le retour des États-Unis, sans succès jusqu'ici.