ÉTATS-UNIS - L’administration Biden est confrontée à une forte hausse de l’arrivée de migrants d’Amérique centrale à la frontière mexicaine, en particulier de mineurs non accompagnés.
C'est un afflux sans précédent depuis 20 ans. Des dizaines de milliers de migrants, pour la plupart venus d'Amérique Centrale, se massent à la frontière mexicaine pour essayer d'entrer aux États-Unis. C'est un des défis les plus immédiats pour le président Joe Biden : juguler la crise migratoire qui s'annonce, sans recourir à la brutalité des méthodes décriées de son prédécesseur.
"Nous sommes en voie d'avoir plus de personnes à la frontière sud-ouest que nous n'en avons eu au cours des 20 dernières années", a déclaré mardi 16 mars le ministre américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, dans un communiqué. La situation "est difficile. Nous travaillons 24 heures sur 24 pour la gérer."
L'arrivée croissante de mineurs non accompagnés, dont "certains ont six, sept ans" seulement, pose le problème le plus épineux parce que, contrairement aux adultes, ils ne sont pas renvoyés vers le Mexique ou leur pays d'origine, a souligné le ministre. Les structures d'accueil des garde-frontières dédiées aux moins de 18 ans "sont bondées" et le ministère de la Santé "n'est pas en capacité d'accueillir les flux d'enfants seuls que nous connaissons", a-t-il encore admis.
Plus de 100.000 arrestations en février
Pour Alejandro Mayorkas, c'est "la pauvreté, des niveaux élevés de violence ainsi que la corruption" qui ont jeté ces habitants du Guatemala, du Honduras ou du Salvador sur les routes. Chacun de ces pays a vu sa crise sociale s'aggraver du fait de la pandémie et de ses conséquences économiques. Après la périlleuse traversée de pays d'Amérique Centrale, où ils ont déjà été soumis à diverses violences et autres rackets locaux, ces milliers de personnes viennent tenter de passer la frontière mexicaine en direction des États-Unis.
Pour le seul mois de février, plus de 100.000 migrants en situation irrégulière ont été arrêtés à la frontière, dont plus de 70.000 adultes seuls, près de 20.000 personnes en famille et 9.457 mineurs isolés. La plupart des familles sont renvoyées vers le Mexique ou leur pays d'origine, en vertu de règles édictées pour empêcher la propagation du Covid-19, "sauf quand le Mexique n'est pas en capacité de les recevoir", a précisé M. Mayorkas.
Le problème complexe des mineurs non-accompagnés
Or c'est précisément le cas dans la région du Rio Grande, où les structures américaines sont "sous tension", a-t-il reconnu. Les "structures" en question sont en fait des lieux de rétention, qui font vivre les enfants et les adolescents dans des conditions très proches du carcéral. Le principe est de les en sortir dès que possible pour des refuges appropriés, mais ceux-ci sont désormais limités par les effets de l'épidémie. Le temps nécessaire pour savoir que faire de ces mineurs revient donc à les accueillir dans des conditions terribles.
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De leur côté, les Républicains n'ont aucun état d'âme à établir un lien de causalité entre l'arrivée de Joe Biden au pouvoir et l'afflux massif de migrants à la frontière. Le tweet de la très conservatrice Fox News ci-dessus va même plus loin, en citant un hypothétique migrant pour étayer sa thèse, qui proclamerait : "Joe Biden nous l'a promis !". Tandis que chaque jour, des milliers de migrants supplémentaires affluent aux portes du pays, la droite y voit la conséquence d'un appel d'air qu'aurait généré la politique du nouveau président.
Politiquement, c'est de fait une épine dans le pied du nouveau président. La chambre s'apprête justement à examiner un texte pour la régularisation massive de quelque 11 millions de sans-papiers, une promesse électorale qui prenait le contrepied de l'administration Trump. Non seulement les Républicains sont vent debout contre ce projet, mais les Démocrates eux-mêmes se déchirent sur sa mise en œuvre pharaonique. La situation humanitaire sur le terrain ne peut qu'empirer au rythme actuel de l'afflux, et la droite tient enfin son premier angle d'attaque contre la nouvelle administration : le très centriste Joe Biden pourrait sous peu être pris en étau entre deux approches irréconciliables.
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