L’administration Trump refuse de retirer un pesticide jugé dangereux pour les enfants

par Tanguy HAMON
Publié le 31 mars 2017 à 0h59, mis à jour le 31 mars 2017 à 6h31
L’administration Trump refuse de retirer un pesticide jugé dangereux pour les enfants

SANTÉ - L’Agence américaine de protection de l’environnement a annoncé mercredi ne pas interdire l’utilisation du chlorpyriphos, un pesticide provoquant des dommages sur le cerveau des enfants selon certaines études. Son interdiction était notamment voulue par Barack Obama.

Les défenseurs de l’environnement aux Etats-Unis n’en finissent plus d’avaler des couleuvres. Après l’accord donné par Donald Trump la semaine dernière pour la construction de l’oléoduc Keystone XL et l’annonce mardi du réexamen du "Clean Power Plan" de Barack Obama pour relancer l’industrie du charbon sur le territoire américain, l’administration Trump vient de rejeter une pétition visant à faire interdire un pesticide jugé dangereux pour les enfants.

Scott Pruitt, patron de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), a indiqué mercredi que le chlorpyriphos pouvait continuer à être utilisé dans les cultures d’agrumes, de pommiers et de cerisiers. Une décision prenant le contre-pied de celle des équipes de Barack Obama, qui avaient œuvré pour interdire l’usage de ce produit, dont une étude fédérale a pointé les effets néfastes sur le cerveau des enfants et des nourrissons. 

"En renversant les mesures de la précédente administration en vue d’interdire ce pesticide qui est le plus utilisé dans le monde, nous revenons à la pratique consistant à prendre des décisions sur des bases scientifiques solides plutôt que sur des résultats prédéterminés", explique Scott Pruitt.

Les intérêts de l’industrie chimique plutôt que la santé publique ?

Un argumentaire qui ne passe pas chez les groupes environnementaux. "L’EPA ignore des preuves scientifiques abondantes […] indiquant que ce pesticide provoque de sérieux dommages aux enfants et à leur développement cérébral et accroît le risque de handicap pour apprendre, de réduction du quotient intellectuel et d’autisme", a réagi Miriam Rotkin-Ellman, scientifique au Natural Ressources Defense Council. Selon les opposants au chlorpyriphos, l’EPA privilégie les intérêts de l’industrie chimique au détriment de la santé publique.

Ce pesticide, utilisé depuis 1965, est interdit à l’intérieur des habitations (sur les arbres des particuliers) et sa pulvérisation est prohibée autour de certains lieux comme les établissements scolaires. D'après l'EPA, ses résidus sur la nourriture ne présentent pas de risque pour la santé. 


Tanguy HAMON

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