Le Parlement de l'Oklahoma a adopté un texte de loi interdisant l'avortement après six semaines de grossesse.Une tendance qui concerne d'autres États du sud du pays.Le gouverneur d'Oklahoma souhaite en faire "l’État le plus pro-vie des États-Unis".
Le Parlement de l'Oklahoma, un État du sud des États-Unis, a approuvé ce jeudi 28 avril un texte de loi interdisant l'avortement après six semaines de grossesse. Pourtant, cet État conservateur a accueilli, durant quelques mois, plusieurs milliers de femmes venant d’autres États cherchant à contourner les lois anti-avortement de plus en plus strictes dans le sud du pays. Planned Parenthood, une organisation aidant les femmes voulant avorter, a déclaré que sa clinique dans l'Oklahoma avait vu une augmentation de 2500% du nombre de patients du Texas dans les mois qui ont suivi l'entrée en vigueur de la loi de cet État.
Le gouverneur devant signer le projet de loi dans les prochaines semaines, certaines cliniques dans l’État ont même déclaré qu’elles ne programmaient plus d’opérations de peur d’être submergées par le flux de demandes qui devrait arriver dans les prochains jours.
Le gouverneur de l'Oklahoma veut que son État soit le "plus pro-vie"
Kévin Stitt, le gouverneur de l’Oklahoma, a déclaré dans le New York Times qu’il voulait que l’Oklahoma soit "l’État le plus pro-vie des États-Unis". Ce projet de loi ressemble globalement à celui qui est entré en vigueur le 1er septembre 2021 au Texas. L’État du Texas a interdit l’interruption volontaire de grossesse à partir du moment où un battement de cœur du fœtus est perceptible à l'échographie, soit quatre semaines environ après la fécondation.
Le texte voté par la chambre basse du parlement de l'Oklahoma prévoit des exceptions médicales pour l'accès à l'avortement, mais pas en cas de viol ou d'inceste. Il doit désormais arriver sur le bureau du gouverneur républicain qui devrait le signer et le faire entrer en vigueur.
Le Sénat de l'Oklahoma a voté une interdiction de l'IVG
Quelques heures après le premier vote à la chambre basse, le Sénat de l'Oklahoma a approuvé un autre texte interdisant cette fois-ci toute interruption volontaire de grossesse (IVG) quel que soit l'état d'avancement de la grossesse, mais comportant des exceptions en cas d'urgences médicales, de viol, ou d'inceste. Ce texte-ci va dorénavant faire la navette parlementaire vers la chambre basse. "L'Oklahoma est un État essentiel pour l'accès à l'avortement en ce moment, beaucoup de Texanes fuyant vers l'Oklahoma pour obtenir un avortement. Ces interdictions décimeraient davantage l'accès à l'avortement à travers le sud", a réagi Nancy Northup, présidente de l'association Center for reproductive rights, qui défend le droit d'avorter.
Outre le Texas et l'Oklahoma, plusieurs textes limitant également l'accès à l'IVG ont été votés dans d'autres États conservateurs, comme la Floride ou le Mississippi. La légalité du texte voté dans ce dernier est en examen à la Cour suprême des États-Unis, avec une décision attendue en juin. Lors de l'examen du dossier, ses juges conservateurs, dorénavant ultra-majoritaires (six sur neuf) ont laissé entendre qu'ils pourraient en profiter pour réduire, voire annuler le droit à l'avortement. Reconnu dans l'arrêt historique "Roe v. Wade" de 1973, ce droit est aujourd'hui valable tant que le fœtus n'est pas viable, soit vers la fin du deuxième trimestre.